Les syndicats et le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens ont été conviés hier au ministère de la Santé pour faire le point sur la campagne de vaccination antigrippale. Alors que les pharmacies sont actuellement en rupture, ou sur le point de l'être, le contenu des échanges n'a pas forcément rassuré les représentants de la profession.
Lors de cette réunion tenue le 22 octobre, le ministère de la Santé a d'abord précisé le calendrier des livraisons à venir. D'ici à la fin novembre, « les pharmacies recevront 3 millions de doses entre la semaine 44 (du 26 octobre au 1er novembre) et la semaine 48 (entre le 23 et le 29 novembre). Dès cette semaine, un peu moins d'un million de doses seront livrées aux officines, détaille Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). À partir du 1er décembre, il ne restera plus que le stock de l'État, soit environ 2 millions de doses », précise-t-il enfin. Courroucé à la sortie de cette réunion, Gilles Bonnefond, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) tient tout de même à rappeler que ce stock de l'État n'existe pas encore à l'heure actuelle. Compte tenu de la forte concurrence qui existe entre les pays, il estime qu'il vaut mieux ne pas compter dessus tant qu'ils ne sont pas arrivés en France. « On a tous compris qu'il y avait une augmentation de 20 % de l'approvisionnement, qu'il y aurait 13 millions de doses au lieu des 11 millions de l'an dernier, ça a été dit et repris partout dans les médias, souligne Gilles Bonnefond. Aujourd'hui on nous dit que nous avons mal compris. Je réponds que cela a été assez mal formulé pour qu'on ne comprenne pas, car si nous avions su qu'il n'y avait pas de dose supplémentaire, on aurait très mal réagi ! », affirme-t-il.
Selon les chiffres révélés à cette occasion par le ministère, 7,5 millions de doses de vaccins antigrippaux ont été délivrées par les officines françaises depuis le 13 octobre. Alors que Gilles Bonnefond a appelé à plusieurs reprises les laboratoires à accélérer les prochaines livraisons, Philippe Besset explique dès maintenant que les quantités que s'apprêtent à recevoir les officinaux (3 millions de doses d'ici au 29 novembre donc) « ne suffiront pas à couvrir l'ensemble des besoins. Il faut prendre conscience dès aujourd'hui qu'il ne sera pas possible de vacciner cette année des personnes hors de la population cible ». En conséquence, Philippe Besset a demandé à la Direction générale de la Santé (DGS) de prendre ses responsabilités. « Aujourd'hui, le courrier de la DGS indique que les personnes qui n'ont pas de bon pourront être vaccinées à partir du 1er décembre. De toute évidence, cela ne va pas être possible. Il y a besoin d'une clarification qui doit passer, selon nous, par un arrêté. » Une demande à laquelle la DGS s'est montrée plutôt réceptive selon le président de la FSPF.
Insatisfait de la situation, Gilles Bonnefond a quant à lui demandé la tenue d'une réunion, dès janvier, avec les industriels, les grossistes-répartiteurs, les pharmaciens, l'assurance-maladie et l'État pour mettre en place ensemble la stratégie de vaccination antigrippale de la saison 2021-2022.
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