Augmentation du dépistage chez les enfants, dégradation de la situation épidémique, abaissement à 24 heures du délai de validité d'un résultat négatif pour l'obtention du passe sanitaire… autant de facteurs qui expliquent l'explosion de la demande en tests de dépistage du Covid. Le tout alors que des tensions d'approvisionnement commencent à se faire sentir.
Selon la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES), près de 5,3 millions de tests (PCR et antigéniques) ont été réalisés entre le 29 novembre et le 5 décembre, soit plus de 3 millions de plus que lors de la dernière semaine d'octobre. Des chiffres proches des records observés cet été après la généralisation du passe sanitaire. Après une forte décrue à la mi-octobre, suite à la fin du remboursement systématique, la demande en tests antigéniques (TAG) a bondi de nouveau. Ils représentent aujourd'hui 55 % des tests réalisés, une part en progression constante depuis 3 semaines. Des TAG privilégiés aux PCR par toutes les catégories d'âge, à l'exception des mineurs de moins de 15 ans et des personnes âgées de plus de 65 ans.
Un retour en force de la demande en tests lié au contexte sanitaire (près de 60 000 cas positifs détectés en 24 heures le 7 décembre), mais aussi à l'abaissement du délai de validité des résultats des tests pour obtenir le passe sanitaire, qui est passé de 72 à 24 heures le 29 novembre. Une situation que tout le monde n'avait pas vu venir, en particulier les importateurs, qui ont coupé court à leurs commandes au lendemain du 15 octobre, anticipant une baisse de la demande qui aura finalement été (très) temporaire. Conséquence : des officinaux peinent à passer commande alors qu'ils voient leurs stocks de tests se vider. « C'est très tendu, si je ne suis pas livré demain je vais être en rupture », confirme Yorick Berger, pharmacien dans le XIIIe arrondissement de Paris. « Cela m'inquiète, il y a de plus en plus de cas positifs… Un infirmier qui s'approvisionne à l'officine doit tester des patients demain, je ne suis pas sûr de pouvoir lui en délivrer. Je n'ai plus d'autotests non plus. On va peut-être devoir réorienter des patients vers des tests PCR », explique-t-il.
Avec une demande au plus haut et un nombre de tests insuffisant, les prix ont logiquement augmenté, passant du simple (environ 80 centimes le test) à plus du double (au-delà des 2 euros), contraignant des officinaux à rogner assez largement sur leur marge. « Il y a une vraie difficulté pour commander des tests, de nombreux fournisseurs sont en rupture, personne n'a anticipé cette 5e vague et ses conséquences », analyse également Laurent Filoche, président de l'Union des groupements de pharmaciens d'officine (UDGPO). Laurent Filoche veut tout de même se montrer rassurant, ces tensions d'approvisionnement ne devraient être, heureusement, que très provisoires. « Au vu de l'explosion de la demande, les importateurs ont fait d'énormes commandes et la situation devrait revenir à la normale d'ici à une dizaine de jours. Les prix vont également redescendre. »
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