Le Quotidien du pharmacien.- Quelle plus-value les groupements peuvent-ils apporter à la mise en œuvre du télésoin à l'officine ?
Pascal Louis.- Les groupements ont un rôle capital à jouer. Non seulement ils vont devoir expliquer à leurs adhérents la pertinence de cet outil, mais il leur reviendra aussi de mettre en place des formations, des aides à la communication auprès des patients, ainsi que des outils managériaux pour aider les pharmaciens à introduire une nouvelle organisation de l'officine. Le télésoin est en effet une nouvelle manière de travailler qui chamboule le rituel du comptoir.
Le télésoin désormais reconnu par l'assurance-maladie ouvre-t-il de nouvelles perspectives dans l’exercice officinal ?
Le télésoin est un vrai sujet d’avenir. Et les solutions technologiques dont nous disposons prouvent qu'il est tout à fait possible de le mettre en œuvre à peu de frais. Il faudra désormais déployer cet outil sur deux niveaux : sur le plan conventionnel, mais également en coopération avec les ARS dans le cadre d'expérimentations en référence à l’article 51 de la LFSS pour 2018. C’est notamment l'une des missions des GRADeS que de décliner le télésoin, ou encore le télésuivi, dans de nombreuses pathologies. Nous l’avons vu récemment dans la télésurveillance Covid et je crois que, de manière générale, on peut s'appuyer sur cet outil pour mieux suivre le patient, notamment en sortie hospitalière.
Le Covid a-t-il mis à l'arrêt certaines expérimentations dans ce domaine ?
La crise sanitaire a certes ralenti la progression de nos expérimentations mais nous sommes dans une phase de relance, tout particulièrement en ce qui concerne l’expérimentation DIVA (Dijon Vascular Project) dans le suivi des patients ayant subi un AVC ou un infarctus du myocarde. Elle consiste à confier le suivi du patient au cercle de soins composé du médecin, du pharmacien et de l'infirmier ; l'infirmier suit le patient par des visites à domicile et le pharmacien intervient également au cours de deux entretiens en présentiel, que l'on pourrait comparer à des bilans partagés de médication, au cours des sixième et douzième mois.
Le télésuivi pourrait contribuer à l'amélioration de cette pratique, sans obliger le patient à se déplacer ; cela permettrait d’accroître la fréquence des échanges et surtout d’offrir au pharmacien la possibilité de suivre des cohortes de patients plus importantes. Inutile de démontrer l'intérêt de cet outil dans une période de crise sanitaire telle que celle que nous venons de vivre.
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