Depuis le 15 octobre 2019 et jusqu’au 31 janvier 2020, tous les pharmaciens du territoire peuvent vacciner contre la grippe. Cette généralisation est survenue après deux années d’expérimentation : la première, en 2017, fut menée dans deux régions (Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine) avant de s’étendre, en 2018, aux Hauts-de-France et à l’Occitanie.
Cinq semaines après son lancement, la généralisation semble déjà rencontrer un franc succès, avec plus de 2 millions de personnes qui se sont fait vacciner en pharmacie sur un total de 9,1 millions de doses délivrées, selon un bilan établi au 21 novembre par la société Open Health. Autrement dit, c’est un quart des personnes qui se sont fait vacciner en pharmacie.
Si ces premiers chiffres sont très positifs, l'analyse statistique d'Open Health reste à confirmer par les données de l'assurance-maladie et il faudra attendre la fin de la campagne de vaccination pour évaluer l’efficacité de la généralisation à l’échelle nationale. Rappelons qu’en 2018, 750 000 personnes avaient été vaccinées en pharmacie dont 150 000 de plus de 65 ans qui n’avaient jamais reçu d’injection contre la grippe.
Concurrence déloyale ?
Cependant, l’extension de la vaccination antigrippale à l'ensemble des pharmacies a eu le don d’agacer les médecins et les infirmiers, dont certains y voient une concurrence déloyale.
Pourtant, l’objectif de la généralisation n’est qu’une question de santé publique : il s’agit d’améliorer la couverture vaccinale des Français ciblés par les recommandations, une couverture qui reste très insuffisante : elle était de 47,2 % en 2018-2019 chez les personnes à risque (51 % chez les plus de 65 ans et 29,2 % chez les personnes de moins de 65 ans et à risque de grippe grave), alors que taux cible à atteindre est de 75 %, selon les préconisations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Et durant l'épidémie l'année dernière, 9 900 décès ont été attribués à la grippe. Ce sont donc les médecins, les sages-femmes (pour les femmes enceintes et l’entourage du nourrisson), les infirmiers et les pharmaciens qui sont sollicités pour que l’on puisse enfin étendre la couverture vaccinale et mieux protéger la population.
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