Évalués cette semaine dans les établissements de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), les tests rapides antigéniques du Covid-19 pourront-ils également être réalisés en pharmacie ? La réponse ne fait pas de doute pour les syndicats qui négocient déjà leur arrivée en officine.
Ils seront peut-être la solution pour mettre fin aux interminables délais auxquels font face les patients qui attendent le résultat de leur test PCR. Les tests rapides antigéniques nasopharyngés, tout comme les tests salivaires, permettent de savoir si un patient est positif au Covid-19 en moins de 20 minutes. « Les tests PCR coûtent cher et sont inadaptés à un dépistage de masse, observe Laurent Filoche, président de l'Union des groupements de pharmacies d'officine (UDGPO). Il est urgent de déployer les tests antigéniques partout sur les territoires. Ils passeront évidemment par les pharmacies ! », a-t-il ainsi posté sur les réseaux sociaux. « Au regard des échanges que j'ai eus ces derniers jours, je pense que la profession est unanime sur le sujet. Si l'on veut dépister, tracer et isoler les patients positifs de manière efficace, il faut que ces tests soient mis à disposition de tous les professionnels de santé, estime-t-il. Nous ne connaissons pas encore l'efficacité réelle des tests antigéniques salivaires mais, en tout cas, différentes études montrent que les tests antigéniques nasopharyngés ont une sensibilité et une spécificité proches de celles des PCR. Il n'y a en revanche pas besoin de gratter dans la fosse nasale, ce qui est bien plus confortable pour le patient », tient à souligner Laurent Filoche.
L'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), qui organisait un webinaire ce mercredi, va dans le même sens que le président de l'UDGPO. « Les pharmaciens doivent pouvoir effectuer les tests antigéniques (nasopharyngés) et proposer les tests salivaires dès que ceux-ci auront été validés, plaide Gilles Bonnefond, président de l'USPO. Si le prélèvement est simple, si la lecture des résultats est rapide et s'il n'y a pas besoin de robot, le réseau pharmaceutique peut parfaitement contribuer aux besoins en matière de dépistage. Il faudrait simplement que ces tests soient réalisés sous la forme d'un TROD pour que l'on puisse rapidement donner le résultat au patient », précise Gilles Bonnefond.
Débordés par l'afflux de patients, les laboratoires de biologie médicale sont de plus en plus souvent contraints d'imposer des rendez-vous voire, pour certains, de rediriger les patients vers d'autres structures. À tel point que l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France vient d'annoncer l'ouverture de 20 centres de dépistage pour la mi-septembre. L'ARS d'Ile-de-France s'apprête même à mettre en place « des bus dédiés au dépistage. Ils circuleront dans certains territoires ruraux de la région et près des gares ». Preuve qu'il est urgent de trouver des solutions pour rendre que le dépistage du Covid-19 plus efficace. Reste à savoir lesquelles seront privilégiées.
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