CHEZ LE JEUNE ENFANT, l’acidocétose est révélatrice d’un diabète de type 1 dans près de la moitié des cas. Elle résulte d’une hyperglycémie qui évolue dans le temps. Lorsque la glycémie dépasse 2,5 g/l, en l’absence d’insuline, le tissu adipeux va libérer des acides gras qui sont transformés par le foie en acides cétoniques. Leur accumulation dans le sang et dans les urines caractérise l’état de cétose. Lorsque ces concentrations atteignent des valeurs très élevées, c’est l’acidocétose (pH inférieur à 7,3) et lorsqu’on laisse la situation évoluer, celle-ci peut aboutir à un coma acidocétosique, cette issue est d’autant plus rapide que le sujet est jeune.
Dans le cas d’une acidocétose modérée (pH compris entre 7,1 et 7,3), le jeune a très soif (polydipsie) et urine plus que d’habitude (polyurie), cette abondance d’urine peut se traduire par une énurésie nocturne avec reprise du « pipi au lit ». On note aussi des nausées et des douleurs abdominales, la perte de poids est un signe plus tardif. Quant à la déshydratation en rapport avec la perte excessive d’urines malgré la soif intense, elle est rarement identifiée par la famille. Une injection d’insuline remédie très rapidement à ces désagréments. L’acidocétose sévère (pH inférieur à 7,1) se caractérise par une fatigue extrême, des troubles respiratoires et de conscience, le coma peut évoluer vers un œdème cérébral et causer le décès ; on en dénombre une dizaine chaque année en France. La prévalence des diabétiques type 1 chez les moins de quinze ans est estimée à 9 200 cas et 1 800 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en France métropolitaine.
Une situation préoccupante.
Plus le traitement est précoce, plus les formes graves peuvent être évitées : un enfant qui bénéficie d’une prise en charge hospitalière dès les premiers symptômes d’hyperglycémie, se rétablit très vite avec des injections d’insuline. Selon les données recueillies depuis le 14 novembre 2009 par l’Observatoire national de diabète, la fréquence du diabète est de 37 % chez les 10-14 ans, 33 % chez les 5-9 ans et 25 % chez les 0-4 ans. « La tranche d’âge la plus touchée par l’acidocétose sévère est celle des 10-14 ans, mais la rapidité d’augmentation de fréquence chez le petit enfant est une donnée nouvelle et inquiétante, souligne Carine Choleau, chargée des missions scientifiques de l’Aide aux jeunes diabétiques. Cette étude en cours, qui a déjà inclus près 1 100 jeunes de moins de 15 ans nouvellement diagnostiqués, montre également que l’acidocétose est révélatrice dans 43 % des cas, 6 % des jeunes arrivent dans un état de coma sévère, 17 % sont hospitalisés en réanimation ou en unité de soins intensifs, et l’état de déshydratation est observé dans près de 50 % des cas. » Un tiers des enfants sont amenés à l’hôpital à l’initiative de la famille, 10 % arrivent sous le conseil du pédiatre et 54 % sont adressés par un médecin généraliste.
Face à cette situation très préoccupante, et à l’occasion de la journée mondiale du diabète du 14 novembre, l’AJD (Aide aux jeunes diabétiques), soutenue par Lilly Diabète, lance un nouveau défi « Prévenir l’acidocétose lors du diagnostic du diabète chez l’enfant et l’adolescent ». Les deux objectifs prioritaires de la campagne 2010/2011 sont de sensibiliser les familles pour qu’elles soient attentives aux premiers signes du diabète (soif intense, urines abondantes et fréquentes, reprise du pipi au lit) et consultent rapidement ; l’autre priorité est d’informer les professionnels de santé pour qu’ils réagissent rapidement devant les symptômes en pratiquant une mesure de glycosurie et/ou de glycémie, et en dirigeant sans délai les familles vers les centres hospitaliers.
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