LA MIGRAINE est une maladie neurologique qui fait partie des céphalées primaires. La crise ne se limite pas à un simple mal de tête, elle est polymorphe et complexifie le diagnostic. En France, 20 % de la population est migraineuse, le pic de prévalence se situe entre 20 et 50 ans et touche en priorité les femmes. Les enfants ne sont pas épargnés (3 à 10 %), même si les symptômes sont différents de ceux de l’adulte. Elle est classée par l’OMS dans le top 10 des pathologies sociétalement les plus invalidantes chez la femme. Elle a un impact fonctionnel qui se chiffre en nombre de jours perdus par an dans le domaine professionnel. En Europe, on recense 3,2 jours d’arrêts de travail par trimestre pour un patient migraineux. En France, cela engendrerait une perte de plus de vingt millions de jours de travail par an. Sur le plan sociétal et médical, les coûts directs sont estimés à plus de trois milliards d’euros par an pour les céphalées chroniques et à un milliard d’euros pour les formes épisodiques. La pathologie a également une dimension émotionnelle pour 50 % des migraineux, avec un retentissement anxieux pour 30 % d’entre eux, auquel s’ajoute une composante dépressive pour 20 %. Au-delà du nombre important de patients migraineux qui ne sont pas suivis médicalement, alors qu’il existe des traitements spécifiques efficaces, beaucoup de migraineux s’ignorent. Ils soulagent leurs maux de tête par automédication, sans consulter (40 %), d’autres sortent du circuit de soin (40 %) ou abusent des antalgiques. Ce mésusage est à l’origine de la chronicité de la pathologie et peut engendrer des risques iatrogènes. Dès lors, il est important de mieux identifier les personnes à risque et de leur apporter un suivi médical adapté.
« Dans la continuité des actions d’information et de sensibilisation menées auprès des médecins généralistes et de la médecine du travail, la Société française d’études des migraines et céphalées (SFEMC) s’est naturellement tournée vers le pharmacien pour détecter les signaux d’alerte et réorienter les patients migraineux dans un circuit médicalisé, ou simplement pour expliquer le bon usage des traitements », explique le Dr Anne Donnet, présidente de la SFEMC. L’opération menée auprès des pharmaciens du 9 au 22 mars, en partenariat avec la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et les Laboratoires Pfizer, a aussi été l’occasion de les informer et de les sensibiliser à la migraine.
Dépistage en pharmacie.
« La collaboration entre les pharmaciens, une société savante et un partenaire institutionnel pour la logistique, s’inscrit dans la volonté d’améliorer la prise en charge pour la qualité de vie des migraineux, mais aussi à plus grande échelle pour la société », souligne Bruno Valtier, directeur médical Global established Pharma Pfizer. Cette campagne originale dans sa conception comprend un module de e-learning pour les pharmaciens, la mise à disposition d’un questionnaire de test en trois questions pour identifier les migraineux, et un courrier à destination du médecin traitant, à remettre au patient si le test est positif. Un agenda des crises et des brochures d’information complètent les outils mis à la disposition du pharmacien. Cette opération pilote à laquelle ont participé avec enthousiasme près de cinq cents pharmaciens sera reconduite et étendue à l’ensemble de la profession. Chaque équipe sera libre de la mettre en place au sein de l’officine quand elle le souhaite, et de s’organiser dans la durée pour que les résultats recueillis permettent de réaliser un état des lieux précis, et d’analyser les comportements des patients dépistés dans le parcours de soin.
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