PARTANT du constat que 75 % des professionnels de santé ignorent l’existence des entretiens thérapeutiques dans la prise en charge des patients sous anticoagulants AVK, l’URPS pharmaciens de la région PACA a fait le pari de miser sur la communication avec les médecins, les infirmières et les chirurgiens-dentistes de la région. Les pharmaciens espèrent ainsi qu’en diffusant une meilleure information, ils recueilleront l’adhésion des autres professionnels au dispositif. C’est aussi une manière de prolonger leur propre investissement auprès des patients et de donner un second souffle aux entretiens AVK, comme le note Michel Siffre, secrétaire général de l’URPS PACA.
Dans le cadre du programme national de sécurité des patients, l’URPS a obtenu le soutien de l’ARS sous forme d’un budget de 70 000 euros qui lui permet de déployer une opération pendant neuf mois dans plusieurs bassins de vie de la région (Gap, Hyères, Nice, Grasse, Avignon, Marseille…). « Notre profession a suivi à 80 % une formation pour les entretiens AVK et se dit satisfaite du dispositif à 73 % et nous avons voulu profiter de cette dynamique pour décloisonner notre travail », résume Michel Siffre, également responsable du projet.
Pluridisciplinarité.
Flyers, cartes postales, affiches et pages Facebook, notamment à destination des infirmiers très friands des réseaux sociaux, ont été créés pour expliquer en quelques phrases les entretiens AVK et la compétence des pharmaciens qui justifie leur légitimité dans ce domaine. L’URPS s’est assuré le soutien sur le terrain de six pharmaciens relais (un par département) et d’une pharmacienne permanente. Embauchée pour l’opération elle consacre quatre jours par semaine à des prises de contact dans les cabinets de ville et dans les établissements de soins. « Cette chargée de mission rend visite aux autres professionnels de santé, très étonnés de rencontrer les pharmaciens sur leur terrain, cela facilite le dialogue et supprime les postures », se félicite Annie Palon, vice-présidente de l’URPS PACA. Selon elle, cette information ne peut avoir que des retombées bénéfiques sur les patients. « À leur sortie d’hôpital, les patients se retrouvent souvent seuls face à leur traitement dont on leur a dit qu’il était dangereux. Il n’est pas rare qu’ils soient inquiets, voire stressés, sans trouver pour autant d’interlocuteur. »
Cinq mois à peine après ses débuts, la démarche collaborative des pharmaciens est déjà très appréciée des autres professionnels de santé, à tel point que médecins, infirmiers et chirurgiens-dentistes de la région ont suggéré aux pharmaciens la rédaction d’un document commun sur la prise en charge des patients sous AVK. Un bel exemple d’une pluridisciplinarité réussie.
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