Plus de huit pharmaciens sur dix (84 %) sont favorables à l'extension de la vaccination antigrippale à l'officine à tous les adultes, selon une enquête menée en ligne par le « Quotidien du Pharmacien » (606 répondants).
Les officinaux semblent donc d’accord avec les représentants de la profession - Ordre et syndicats de pharmaciens - qui souhaitent que la vaccination en pharmacie soit étendue à toute la population adulte, et pas seulement limitée à la population ciblée par les recommandations vaccinales comme actuellement. Gilles Bonnefond, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), avait d’ailleurs relevé la frustration de confrères qui ont dû refuser à maintes reprises de vacciner des adultes de moins de 65 ans sans facteurs de risques et qui demandaient pourtant à l'être. En pratique, une extension de la vaccination en pharmacie contre la grippe à tous les adultes permettrait d’augmenter sensiblement la protection des sujets à risque, par effet de groupe, en limitant la propagation du virus. Or, « pour l’instant, on a principalement vacciné à la place des médecins et des infirmières », regrette Laurianne M., pharmacienne.
Pour la présidente de l'Ordre des pharmaciens, Carine Wolf-Thal, il faudrait même aller plus loin et permettre aux pharmaciens de vacciner contre d’autres pathologies que la grippe lors d’épidémies (rougeole, etc.).
Par ailleurs, dans notre enquête en ligne, 16 % des pharmaciens ont déclaré être défavorables à l’extension de la vaccination à tous les adultes. Mais ces officinaux sont, en fait, contre la vaccination en pharmacie « tout court ». Ainsi, Pascal M. déclare : « Je ne pratique pas la vaccination, je laisse mes amis infirmiers et médecins faire leur travail. » « À chacun son métier », renchérit Philippe H. Ces pharmaciens non convaincus par l’intérêt de la vaccination en pharmacie comme moyen d’augmenter la couverture vaccinale, et donc la protection des habitants, restent toutefois minoritaires.
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