« On vise les gens qui ne vont pas voir de médecin, le chômeur non suivi par la médecine du travail, l'étudiant qui ne l'est pas encore, ceux qui viennent à l'officine chercher le traitement d'un parent et qui jettent leur clope avant d'entrer. »
Quinze jours avant le démarrage d'une campagne de dépistage des maladies cardio-vasculaires sur le bassin lensois, dans le Pas-de-Calais, Sophie Houppermans, pharmacienne à Cappelle-en-Pévèle (Nord), et Éric Bot, pharmacien à Loison-sous-Lens (Pas-de-Calais), tous deux administrateurs à l'URPS, ont fait leur « générale ». Ils ont tenu stand ouvert au salon du bien-être et de la santé, les 17 et 18 septembre, à Loison-sous-Lens.
Des malades qui s'ignorent
« De nombreuses personnes sont à risque et ne le savent pas, précise Éric Bot. Le dépistage est précédé d'une discussion, pour déterminer d'éventuels facteurs de risque : surpoids, tension, cholestérol. Après un questionnaire, on prend la tension de la personne, son poids, sa taille, son périmètre abdominal, puis on prélève une goutte de sang et le détecteur Cardiochek indiquera la mesure de cholestérol, de HDL, de glycémie. » Tout le long du samedi, les deux pharmaciens ont reçu des visiteurs, et ont même dû en refuser.
Des professeurs de l'Éducation nationale n'ayant pas de visite médicale, cette élève infirmière du stand voisin de la Croix-Rouge, fumeuse et non suivie par un médecin (!), ces deux dames en surpoids… Les deux pharmaciens ont ainsi dépisté dix-huit personnes en risque effectif de maladie cardio-vasculaire, dont treize ont été dirigées vers leur médecin. Éric Bot a même dû convaincre une femme, dont la mesure de tension affichait 20 de voir rapidement son médecin, sans attendre le rendez-vous prévu pour quinze jours plus tard.
« Au salon, les gens venaient vers nous, et même des visiteurs qui avaient vu leur médecin la semaine précédente. On a dû refuser du monde. Les visiteurs étaient surpris et contents que cela se fasse, indique Éric Bot. Des gens nous disent ne jamais aller chez le médecin. À l'officine, le pharmacien devra être proactif, il lui faudra repérer le patient à risque, et le convaincre d'un rendez-vous. »
Dans les Alpes-Maritimes
Dépistage du VIH : une expérimentation à l’officine
Marché de l’emploi post-Covid
Métiers de l’officine : anatomie d’une pénurie
Près de 45 fois plus de cas en 2023
Rougeole : l’OMS appelle à intensifier la vaccination en Europe
Pharmacien prescripteur
Après les vaccins, les antibiotiques