À la date du 13 février, 4,1 millions de Français éligibles n'ont toujours pas reçu la moindre dose de vaccin anti-Covid. Parmi eux, des patients qui ont refusé la piqûre par peur de la technologie ARN employée pour les vaccins Pfizer et Moderna.
Cinquième vaccin homologué en France, le Nuvaxovid (Novavax) ne peut être administré comme dose de rappel. En revanche, il est recommandé « pour la primovaccination des adultes qui ne souhaitent pas recevoir de vaccin à ARN ou qui ont présenté un événement indésirable grave après l'administration d'un vaccin à ARN », précisait la Haute Autorité de santé en janvier.
En cette dernière semaine de février, 1,14 million de doses du vaccin de Novavax sont en passe d'être livrées, dont 600 000 réservées à l'outre-mer. Un volume assez modeste, en attendant des livraisons plus importantes (3,2 millions de doses pour l'ensemble du premier trimestre), qui a conduit les autorités sanitaires à ne délivrer ce nouveau vaccin qu'aux centres de vaccination, au moins dans un premier temps. « Cette manière de procéder est compréhensible au vu du faible nombre de doses disponibles », estime Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO). « Quand les volumes augmenteront, en revanche, il faudra revenir à un approvisionnement classique. Plus on pourra le proposer largement mieux ce sera », ajoute-t-il.
Des règles amenées à changer ?
S'ils ne peuvent en commander directement, les pharmaciens ont tout de même la possibilité de récupérer des doses de Nuvaxovid dès aujourd'hui. « Les pharmaciens peuvent aller dans les centres pour en récupérer, cela se fait de gré à gré, explique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). A priori, cela va rester ainsi pendant au moins les deux prochaines semaines. Nous aurons une nouvelle réunion avec le ministère de la Santé le 11 mars. À cette date, les règles pourront peut-être évoluer », précise-t-il. À noter que ces règles sont aujourd'hui communes à toutes les pharmacies du territoire, qu'elles se situent en métropole ou en outre-mer.
À l’heure actuelle « les pharmaciens ne doivent pas essayer de récupérer des doses de Nuvaxovid s'ils n'ont pas de demandes de leurs patients », conseille de son côté Pierre-Olivier Variot. Dans les premières semaines, il sera de toute façon assez difficile pour les pharmaciens de s'en procurer car, selon le président de l'USPO, « un seul centre par département sera livré ». Enfin, une question se pose. Y aura-t-il de la demande pour ce vaccin, alors que le nombre de cas positifs diminue jour après jour, que de nombreuses personnes ont été récemment infectées et que le passe vaccinal risque d'être sérieusement allégé à la mi-mars ? « Le plus difficile, ce sera de trouver des gens qui voudront se faire vacciner avec Nuvaxovid », admet Philippe Besset.
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