EN FRANCE, en 2013, le dispositif intra-utérin (DIU) est utilisé en moyenne par 22,6 % des femmes ; entre 45 et 49 ans, 35 % y ont recours mais la méthode est largement délaissée par les plus jeunes (5 % seulement des 20-24 ans l’utilisent). Un résultat étonnant au vu des recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) diffusées en 2014 aux professionnels de santé indiquant que les DIU pouvaient être posés chez les femmes en âge de procréer, quel que soit l’âge. « L’explication est due à des raisons sociétales et culturelles et à la réticence des médecins à poser un DIU chez les femmes jeunes par crainte de stérilité qui n’existe pas, déplore le Dr Thierry Harvey (hôpital des Diaconesses à Paris). Or cette méthode contraceptive de longue durée d’action (trois à dix ans selon le DIU employé) est totalement réversible ; dès son retrait la femme peut parfaitement débuter une grossesse. »
L’application « un amour de stérilet », disponible gratuitement sur Facebook, apporte un maximum d’informations grâce à une communication ludique, interactive et très féminine. Efficacité, âge d’utilisation, suivi médical, précautions d’emploi, risques d’infection…, l’application Facebook (www.facebook.com/unamourdesterilet) se décline en plusieurs modules pédagogiques traitant des principaux thèmes à destination de toutes les femmes. Pour les guider, une encyclopédie leur indique et détaille les DIU disponibles, une bande dessinée composée de vingt scènes aborde avec humour les principales idées reçues, un quiz évalue leurs connaissances, un jeu divertissant leur permet d’endosser le rôle de super-héroïne, Miss T chasseuse de spermatozoïdes.
Les scores du baromètre européen.
L’engouement des femmes pour la contraception naturelle, largement influencé par les problèmes rencontrés par les pilules de 3e et 4e génération, ainsi que la hausse récente des IVG (chiffrée à 4,7 % entre 2012 et 2013), en lien avec l’abandon de ces mêmes pilules, nécessitent une meilleure information sur les moyens contraceptifs par les professionnels de santé et à l’école.
En ce qui concerne la formation des professionnels, le Baromètre européen de la contraception montre que la France est à la traîne de l’Allemagne, de la Hollande et de la Suède, qui assurent une formation médicale continue tous les ans. Coordonné par le Dr Élizabeth Aubeny, présidente de l’Association française de la contraception, ce travail a été mené en 2012 par la branche européenne du planning familial. Il dresse un état des lieux sur les politiques de dix pays européens quant à l’accès des jeunes adultes à la contraception moderne. Nathalie Bajos, sociologue et démographe, rapporte la comparaison des pratiques de quatre pays ayant le même niveau de vie : Allemagne, France, Hollande, Suède. « On constate que les mises à jour des recommandations modernes sur les techniques contraceptives sont faites systématiquement tous les deux ans en Hollande, et seulement en cas de crise en France. En outre, la formation à l’écoute individualisée des professionnels est présente en Allemagne, en Hollande et en Suède, alors qu’elle est absente en France. »
Autre constat : l’éducation sexuelle est obligatoire à l’école de 6 à 15 ans en Hollande, en Allemagne et en Suède, alors qu’elle se fait uniquement au collège (12 ans) en France, sans matériel éducatif concret.
Enfin, le baromètre préconise une prise en charge financière totale des contraceptifs jusqu’à 21 ans, tout en saluant le fait que la France soit le seul pays remboursant certains contraceptifs pour adulte (pilules 2e génération, DIU implant). La sociologue apprécie le score global élevé des quatre pays étudiés, elle suggère pour améliorer la pratique française, « une formation médicale plus approfondie, une meilleure implication des acteurs de santé et des plannings familiaux dans le développement de la contraception, une évaluation de l’enseignement sur la sexualité par le système éducatif, une meilleure diffusion des résultats et des recommandations des politiques de santé. »
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