GRÂCE AUX CAMPAGNES « AVC, vite le 15 » en 2012 et « AVC, et après ? » en 2013, 52 % des Français savent ce qu’est un accident vasculaire cérébral et le redoutent, indique une enquête IFOP/Bayer réalisée en septembre dernier. Mais 87 % ignorent ou connaissent mal ce qu’est la fibrillation atriale (FA), appelée aussi fibrillation auriculaire. C’est pourtant l’une des causes de l’AVC qu’il faut prendre très au sérieux. « Les patients qui en souffrent ont 5 fois plus de risques de faire un accident vasculaire cérébral et les AVC liés à une FA sont beaucoup plus graves que les autres. La mortalité est ainsi de 30 % à 30 jours et de 50 % à 1 an, assure le Pr Christophe Leclercq, cardiologue au CHU de Rennes. Or une étude française de 2011 estime le nombre de Français atteints de FA entre 600 000 et 1 million et le nombre de nouveaux cas à 250 000 par an. » C’est déjà beaucoup mais « avec le vieillissement de la population, leur nombre va augmenter de manière très importante ces prochaines années ». D’où l’intérêt de la nouvelle campagne de sensibilisation lancée par Bayer HealthCare en partenariat avec la SFNV, la Fondation Cœur et Artères et l’association France AVC à l’occasion de la Journée mondiale contre l’AVC, le 29 octobre, destinée aux patients, à leur entourage et aux professionnels de santé.
Fréquente mais méconnue.
Palpitations, essoufflements, fatigue, douleurs thoraciques, instabilité, vertiges sont les principaux symptômes de la FA, mais une partie des patients sont asymptomatiques et la pathologie est alors découverte en même temps qu’une complication, AVC ou embolie systémique, ou bien lors d’un examen de routine. Un conseil à donner : prendre ou faire prendre son pouls régulièrement, surtout si l’on a plus de 75 ans (65 ans pour une femme) et/ou si l’on est hypertendu, diabétique, insuffisant cardiaque ou vasculaire, et, en cas de doute, en parler à son médecin.
« C’est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent », insiste le Pr Christophe Leclercq. Il correspond à une activité électrique anarchique, désynchronisée, des oreillettes. Elles se contractent de façon rapide et irrégulière et ne fonctionnent plus correctement. Résultat, le sang peut stagner au niveau du cœur et former des caillots. Des médicaments permettent d’améliorer le quotidien des malades en ralentissant le rythme cardiaque et en réduisant la FA, mais la prévention du risque d’AVC passe par les anticoagulants. Les AVK qui l’abaissent de plus de 68 %, mais seulement 50 % des patients éligibles en reçoivent car ils sont difficiles à équilibrer et nécessitent de fréquents contrôles. Ou les anticoagulants oraux directs qui réduisent de 19 % supplémentaires le nombre d’événements thromboemboliques. L’aspirine et les antiagrégants plaquettaires n’ont qu’une place très réduite chez les patients souffrant de fibrillation atriale, les recommandations sont claires à ce sujet. Il faut aussi respecter les règles de bon usage des anticoagulants oraux directs : ils sont contre-indiqués en cas d’insuffisance rénale, donc prudence avec les personnes âgées.
Deux messages à faire passer : primo, que les épisodes de FA surviennent de temps en temps ou soient permanents, le risque d’AVC est exactement le même ; secundo, il est essentiel de bien suivre le traitement anticoagulant prescrit.
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