Les négociations suivent leur cours entre les syndicats de pharmaciens et l'assurance-maladie. Réunis ce matin, les différents acteurs ont présenté leurs propositions pour une juste rémunération.
En préambule, le directeur de l'assurance-maladie, Nicolas Revel, a rappelé les fondamentaux des futurs entretiens d'accompagnement des patients sous chimiothérapie orale : plus de 500 000 patients éligibles, trois entretiens la première année, deux entretiens l'année suivante, un paiement au parcours de soins et non pas sous forme de ROSP. « L'Institut national du cancer (INCa) a donné un avis positif, nous attendons encore le retour de la Haute Autorité de santé (HAS) qui serait imminent et également positif », précise Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
L'assurance-maladie souhaite pour sa part conditionner ces entretiens à l'engagement des pharmaciens dans l'exercice coordonné. Si la FSPF n'y est pas opposée, elle tient à ne pas pénaliser les confrères qui n'ont pas la possibilité de s'engager dans la coordination des soins. « Il ne faut pas que des pharmaciens déjà investis dans les entretiens pharmaceutiques et les bilans partagés de médication arrêtent parce qu'ils n'ont pas accès à l'exercice coordonné. » C'est pourquoi Philippe Besset a évoqué l'idée d'offrir un bonus aux pharmaciens impliqués dans l'exercice coordonné, ce qui n'empêcherait en rien ceux qui ne le sont pas de mener ces entretiens. Une idée qui ne semble pas séduire l'assurance-maladie. Gilles Bonnefond, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), n'est pas contre un mécanisme différenciant entre les confrères travaillant en exercice coordonné et les autres, mais prévient que tous les entretiens pharmaceutiques, y compris ceux axés sur la chimiothérapie orale, doivent impérativement être rémunérés au parcours de soins et non sous la forme d'une ROSP.
Quant au montant de la rémunération, rien n'est encore finalisé. « L'assurance-maladie a proposé une rémunération de 60 euros pour les trois entretiens de la première année et 30 euros pour les deux de l'année suivante, détaille Philippe Besset. C'est insuffisant, nous proposons le double : 120 euros la première année et 60 euros la deuxième année. Pour Nicolas Revel ce n'est pas possible : les trois entretiens de la première année ne peuvent dépasser 75 euros, le coût de trois consultations médicales. » De son côté, Gilles Bonnefond n'entre pas dans le détail des chiffres mais confirme : « La rémunération des entretiens chimio ne peut s'aligner sur celle des bilans partagés de médication, nous avons affaire à des patients en difficulté qui demande une stratégie d'accompagnement renforcée. »
La prochaine réunion de négociations est prévue le 4 février prochain. Les syndicats espèrent que l'avis de la HAS sera rendu d'ici là et que l'assurance-maladie fera des propositions écrites prenant en compte leurs précédents échanges. Ces nouveaux entretiens devraient pouvoir se mettre en place à la fin du premier semestre 2020 ou au début du second.
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