JUSQU’À 10 mesures par jour chez les Diabétiques de type 1 (DT1), il existe une corrélation positive entre pratique de l’Autosurveillance glycémique (ASG) et maîtrise de l’HbA1c (1). Chez les Diabétiques de type 2 (DT2) la pratique est encadrée par les recommandations HAS-ANSM de janvier 2013 (2).
Or dans la réalité, seuls 30 % des diabétiques de type 1 respectent les recommandations de la HAS de réaliser au moins 4 ASG par jour. C’est ce que montre le premier observatoire national de l’ASG. 400 officines françaises (dont 10 dans les DOM) ont participé à cette étude transversale, qui consistait à interroger les patients se présentant pour acheter du matériel d’ASG sur leurs pratiques et leurs difficultés éventuelles. Au total, 551 diabétiques traités par insuline et pratiquant l’ASG ont été analysés.
Ils ont été répartis en cinq groupes : DT1 en schéma basal-bolus (+/- ADO, n = 85) ; DT2 dans le même cas (n = 121) ; DT2 avec basale seule (+/- ADO, n = 123) ; DT2 sous autre schéma insulinique (n = 102) ; DT2 sans insuline (avec sulfamide, glinides ou autre ADO, n = 120).
En termes de fréquence de l’ASG, les recommandations de la HAS, moins exigeantes chez eux, étaient mieux respectées dans le groupe DT2 sous mono-injection (62 % pratiquaient au moins 2 ASG/j) et le groupe sous ADO hypoglycémiants (72 % pratiquaient au moins 1 ASG/j).Toujours selon la HAS, l’ASG est utile dans le DT2 si elle est susceptible de faire modifier le traitement. Or dans cet observatoire, 20 % des patients ne connaissaient pas leur objectif de glycémie à jeun, et 30 % celui d’HbA1c.
Technicité.
L’Observatoire a apporté aussi des surprises au niveau de la technique d’ASG. Globalement, 40 % des patients ne se lavent pas toujours les mains et 30 % utilisent parfois de l’alcool (qui fausse la mesure). Enfin, 20 % réutilisent parfois la lancette jetable. Quant à l’appareil lui-même, 30 % ne le lavent jamais et 35 % ne vérifient pas la date de péremption des bandelettes. Seuls 22 % utilisent une solution contrôle et la moitié y ont été formés. Au-delà de l’éducation thérapeutique, si les patients n’ont aucun problème pour réaliser l’ASG devant leur famille, ils sont moins nombreux à le faire devant les autres (75 %), les amis (50 %) et les collègues (20 %). 70 % des patients trouvent que l’ASG pèse sur leur vie quotidienne.
Les résultats complets de cet Observatoire sont attendus pour le prochain congrès de la Société francophone du diabète, en mars 2015.
(1) Miller KM et al. Diabetes Care. 2013 Jul;36(7):2009-14.
(2) HAS ANSM janvier 2013. Stratégie médicamenteuse du contrôle glycémique du diabète de type 2.@
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