SELON les résultats d’une enquête IFOP, réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 40 ans et plus (1), la connaissance et la perception du diabète se sont globalement améliorées ces dernières années, mais des lacunes persistent. De gros efforts d’information restent à faire notamment sur les facteurs de risque et les moyens de prévention. La véritable fréquence de la maladie est elle-même mal perçue : seulement 69 % des personnes interrogées pensent qu’il y a davantage de diabétiques aujourd’hui qu’il y a 10 ans. Or « l’épidémie » de diabète est galopante. Il y a aujourd’hui près de 3 millions de diabétiques en France et plusieurs centaines de milliers de personnes le sont sans le savoir. On estime qu’au rythme actuel, ils seront 5 millions en 2020…
Dépistage en hausse… mais tardif.
L’enquête montre aussi que le degré de connaissance du diabète des Français de 40 ans et plus varie selon les régions. C’est en Alsace, Champagne-Ardenne et Poitou-Charentes qu’il est le meilleur et que le risque de développer la maladie (prenant en compte l’âge, le poids, le tour de taille, les facteurs familiaux, etc.) est le plus correctement évalué. En revanche, les habitants d’Ile-de-France figurent parmi les plus faiblement informés alors que leur risque est élevé.
Globalement, deux tiers des personnes interrogées disent redouter le diabète, mais cette inquiétude reste modérée par rapport à d’autres pathologies (cancer, maladie d’Alzheimer, AVC…). De même, si la majorité connaît la gravité des complications liées à la maladie, seules 56 % savent qu’il est possible de prévenir le diabète de type 2 et 54 % qu’une alimentation saine, riche en fruits et légumes, couplée à une activité physique régulière, permet de retarder son apparition. 70 % déclarent avoir cherché à savoir, au moins une fois (le plus souvent sur prescription médicale), si elles étaient personnellement atteintes. C’est 7 points de plus que lors de la précédente enquête. Pourtant, déplore le Pr Emmanuel Cosson (hôpital Jean-Verdier, Bondy), « encore trop de patients souffrent de troubles de la vision, d’insuffisance rénale, de douleurs invalidantes aux jambes ou même de maladies cardiaques liées à une découverte trop tardive du diabète. Un grand nombre de ces complications pourraient être évitées ou enrayées s’il était dépisté et pris en charge précocement ».
Diabète gestationnel : un risque peu connu.
Par ailleurs, 46 % seulement des personnes interrogées savent qu’il est possible pour une femme de développer un diabète de type 2 à la suite d’un diabète gestationnel. C’est du reste le risque le moins bien connu alors qu’il est multiplié par 7 chez les femmes qui ont eu un diabète durant une grossesse (par 5 à cinq ans et par 9 au-delà). D’où l’intérêt d’un dépistage d’une anomalie de la glycémie dans les 2 à 3 mois suivant l’accouchement, puis tout les 1 à 3 ans et avant une nouvelle grossesse.
Après une campagne-pilote lancé en Seine-Saint-Denis sur ce type de diabète, dont l’impact sera mesuré en 2012, Novo Nordisk a décidé de soutenir une campagne nationale dans le cadre de son programme « Changing Diabetes », amorcé en 2005 (voir l’encadré).
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