VOUS AVEZ mal à la gorge en avalant ? De la fièvre ? Une inflammation de la gorge ? À la pharmacie 19 Haussmann, située au 19 boulevard Haussmann, dans le 9e arrondissement de Paris, les patients qui répondent positivement à ces questions au comptoir peuvent bénéficier d’un test de diagnostic rapide des angines à streptocoque du groupe A. Amandine Mehn, adjointe depuis six ans à l’officine, est chargée de ce nouveau service. Les patients sont conduits dans un petit espace de confidentialité situé derrière un comptoir de parapharmacie. Une table ronde et deux chaises sont installées dans l’étroit espace afin d’accueillir le patient et la pharmacienne. Amandine Mehn y déballe le matériel nécessaire à la réalisation du test : une boîte de tests, des gants, ainsi qu’une brochure destinée aux patients. L’adjointe a suivi une session de formation organisée en octobre par le groupement Paris pharma sur l’angine et les tests de dépistage. Puis, pendant deux semaines au mois de novembre, les pharmacies adhérentes ont monté une opération de dépistage, avec des kits de tests fournis par leur groupement. « Paris pharma a négocié les prix des tests avec un laboratoire, puis nous a envoyé gratuitement les boîtes », explique Amandine Mehn. Le groupement a également fourni les brochures d’explication du test destinées aux patients, ainsi qu’un carnet de traçabilité, contenant des fiches de suivi à remettre au médecin traitant. Le pharmacien peut y indiquer la date, l’heure et la référence du test, son résultat, puis demander au patient de la transmettre à son médecin. Depuis cette campagne, Amandine Mehn a aussi proposé le test ponctuellement, à quelques patients dont les symptômes pouvaient suggérer une angine bactérienne.
Comme un test de grossesse.
Le principe est simple : à l’aide d’un écouvillon, elle commence par recueillir un échantillon au niveau des amygdales du patient. « Cela provoque un réflexe de toux et je ne compte plus le nombre de fois où je me suis fait cracher dessus », confie-t-elle. Ensuite, elle remplit un tube avec le réactif inclus dans le kit et fait tourner l’écouvillon à l’intérieur pendant une minute, avant d’écraser le coton-tige contre les parois du tube pour en faire sortir le prélèvement. Enfin, elle trempe une bandelette de test dans le tube pendant cinq minutes. Le produit monte par capillarité et révèle le résultat. « C’est comme un test de grossesse, sourit Amandine. On est informé du résultat par la présence de barres sur la bandelette. » Si le test est négatif, une barre apparaît, et s’il est positif, on observe deux barres. Cette fois, le test est négatif. « Mais j’ai déjà dépisté deux fois des patients positifs, indique Amandine. Dans ce cas, on remplit le bordereau à remettre au médecin et on invite le patient à aller consulter. »
Le test est proposé gratuitement aux patients qui le souhaitent. « Les gens sont satisfaits de la démarche. Cela leur permet d’être fixés sur la nécessité d’aller voir le médecin. Si le test est négatif, c’est un gain de temps et d’argent pour eux. » Néanmoins, le test est chronophage pour le pharmacien et il est difficile de le proposer systématiquement. « Il faut compter une quinzaine de minutes en tout. Si on devait proposer le test plus régulièrement, il faudrait avoir une personne dédiée. » La pharmacie propose aussi des conseils sur le sevrage tabagique, ainsi que des dépistages de la tension ou du diabète. « Mais les patients ne sont pas habitués à ce qu’on leur propose ce genre de services. Ce n’est pas encore entré dans les mœurs. Ils sont parfois un peu réticents », explique Amandine Mehn. Cependant, elle juge ces nouveaux services enrichissants, à la fois pour l’officine et pour elle-même. « On essaie de se diversifier. Ça change de la simple délivrance au comptoir. Cela élargit les perspectives ainsi que notre rôle et nous permet de nouer une relation différente avec le patient. »
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