Depuis quelques jours, la presse grand public s'émeut du sort de patients qui se sont vus refuser un rappel de vaccin Covid en pharmacie parce qu'ils ne font pas partie des catégories ciblées en priorité par cette campagne lancée en octobre. Pour clarifier la situation, un DGS-Urgent devrait être prochainement envoyé aux officinaux.
À l'approche des fêtes de fin d'année, et alors que le nombre de cas positifs est reparti à la hausse depuis plusieurs semaines, des Français veulent recevoir une deuxième dose de rappel de vaccin anti-Covid. Des patients qui ont moins de 60 ans, ne sont pas immunodéprimés ou ne souffrent d'aucune comorbidité. Comme presque tout le monde, ils côtoient en revanche des personnes vulnérables et souhaitent recevoir une dose de rappel dans l'espoir de limiter le risque de contamination. Le journal « Le Parisien » a ainsi recueilli le témoignage de plusieurs patients qui se sont rendus en pharmacie ces derniers jours pour se faire vacciner. « Mes parents ont 70 ans, je les vois chaque week-end et même s’ils sont vaccinés, je préfère limiter au maximum le risque. J’ai entendu dire que c’était possible et sûr de se faire vacciner, alors j’ai fini par me laisser convaincre », explique ainsi un quadragénaire dans le quotidien francilien. Problème, lorsque ce dernier s'est rendu en officine, le pharmacien n'a pas accepté de lui administrer une dose de rappel, au motif qu'il n'appartenait pas au public pour qui cette vaccination est recommandée.
Impossible de savoir précisément si ces cas de figure sont fréquents ou non. Présidents de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) et de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Pierre-Olivier Variot et Philippe Besset n'ont pas eu énormément de remontées du terrain en ce sens. « C'est marginal », estime ainsi le président de l'USPO. Sur « BFMTV » le ministre de la Santé, François Braun, a tout de même tenu à s'exprimer sur le sujet, affirmant qu'il n'était « pas normal » que des patients se voient refuser la vaccination. « Tout le monde peut se faire vacciner dès lors qu’il est en contact régulier avec quelqu’un de vulnérable. Si une personne se présente sans faire partie de la cible, il revient au professionnel de santé d’évaluer l’opportunité de le vacciner ou non, en fonction de la balance bénéfice-risque au cas par cas », expliquait récemment le ministère de la Santé.
Le débat actuel prouve toutefois qu'il existe un besoin de clarifier encore davantage les règles en vigueur. « Nous avons eu une réunion mardi avec le ministère, un DGS-Urgent est en cours de rédaction. Il sera envoyé aux pharmaciens dans les jours qui viennent », explique Pierre-Olivier Variot. « Pour résumer, le message sera : tout le monde est le bienvenu pour recevoir une dose de rappel en pharmacie à la seule condition que la dernière vaccination date de plus de 6 mois », complète Philippe Besset. Alors qu'il n'y a aucun problème de stock aujourd'hui, les pharmaciens n'auront nullement besoin de prioriser l'accès aux doses. La conduite à tenir sera donc résumée dans ce prochain DGS-Urgent, qui doit normalement mettre enfin un terme au flou qui régnait sur ce sujet.
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