COMME le rappelle le Pr Karine Lacut, thérapeute au CHU de Brest, « il y a deux types de pathologies thromboemboliques, celles d’origine veineuse, avec comme complication majeure l’embolie pulmonaire, et celles d’origine artérielle, liées dans la majorité des cas à la fibrillation atriale (FA) qui favorise la survenue d’un AVC ». Ces deux pathologies ont en commun la formation et la migration d’un caillot dans la circulation sanguine ; celui-ci est responsable d’une morbimortalité importante, surtout dans la population âgée. Les anticoagulants sont la pierre angulaire du traitement. Leur objectif est d’éviter l’extension et la migration du thrombus à court terme, et la survenue de récidives à long terme. La durée du traitement ne dépend pas des signes cliniques mais du risque de récidives.
Dans la maladie thromboembolique veineuse profonde, si le patient ne prend pas correctement son traitement, le taux d’extension et de nouveaux épisodes est de 40 % dans le premier mois, il est seulement de 3 % si le traitement est bien suivi. « Après l’épisode aigu, il est essentiel de maintenir le traitement préconisé pendant au moins trois mois, insiste le Pr Jean-Marc Davy, du CHU de Montpellier. Le problème avec la FA est qu’elle souvent asymptomatique, le risque est réel même en l’absence de symptômes. Le traitement doit être pris avant la formation ou la migration du caillot, et être maintenu au long cours avec des réévaluations régulières du rapport bénéfice/risque. » Outre la survenue d’événements thromboemboliques, le patient doit être prévenu du risque de saignement lié au mésusage des anticoagulants (augmentation des doses prescrites ou de la durée du traitement). Le risque hémorragique dépend aussi de ses antécédents, de ses activités et de certaines associations médicamenteuses.
Une boîte à outils interactive.
L’objectif de la plateforme ALTO (Agir contre Le Thrombus et pour l’Observance) de Bayer Healthcare est de fournir des outils d’information aux patients pour favoriser la compréhension de leur pathologie, mais aussi aux professionnels de santé pour les soutenir dans leurs pratiques quotidiennes. « La réalité est que 20 % des prises médicamenteuses sont inadéquates sur le long terme, remarque Philippe Mougin, directeur des Affaires publiques du laboratoire. Il faut dépister les patients à risque et repérer ceux qui doutent, qui sont dans l’angoisse et prennent les mauvaises décisions. La non-observance n’est pas la même selon les patients, il faut savoir les écouter et répondre à leurs questions. »
La nouvelle loi de santé reprend les enjeux de prévention et d’amélioration de l’éducation thérapeutique. Mais Philippe Mougin estime que l’éducation ne doit se limiter aux traitements, elle doit être prise dans sa globalité, « il faut sortir de ce "T" thérapeutique à un instant T pour accompagner le patient tout au long de son parcours de santé, cette démarche sur le long terme concerne aussi la famille et les proches ». Bayer Healthcare va soutenir les premières journées d’échanges autour de l’éducation thérapeutique qui auront lieu à Paris les 12 et 13 juin prochains. L’objectif de cette manifestation est de réunir les professionnels de santé ayant mis en place des projets autour de l’éducation et de l’anticoagulation.
Dans les Alpes-Maritimes
Dépistage du VIH : une expérimentation à l’officine
Marché de l’emploi post-Covid
Métiers de l’officine : anatomie d’une pénurie
Près de 45 fois plus de cas en 2023
Rougeole : l’OMS appelle à intensifier la vaccination en Europe
Pharmacien prescripteur
Après les vaccins, les antibiotiques