Dix mois après son lancement, les premiers chiffres commencent à arriver concernant l'utilisation de « Mon espace santé » par les patients et les professionnels de santé. Si les hospitaliers et les biologistes ont su rapidement s'en emparer, les professionnels de santé de ville, eux, sont un peu plus à la traîne.
L'assurance-maladie et le ministère de la Santé ont communiqué un premier bilan chiffré sur « Mon espace santé », le successeur numérique du dossier médical partagé qui intègre également un service de messagerie sécurisée et donne accès, depuis peu, à douze applications de santé (avant l'intégration d'un calendrier médical courant 2023). Premier satisfecit pour les autorités sanitaires, le nombre important de documents envoyés sur la plateforme par les professionnels de santé. Comme le rapporte « Le Quotidien du médecin », le ministère évoque le chiffre de 25 millions, soit « deux fois plus en dix mois que ce qui a été fait en dix ans avec le DMP », se félicite Raphaël Beaufret, coresponsable de la délégation ministérielle au numérique en santé (DNS). Dans le détail, on constate toutefois de fortes disparités selon les professionnels de santé. Les hôpitaux et les biologistes font figure de bons élèves alors que les chiffres observés chez les professionnels de santé de ville sont bien plus décevants. Ces derniers n'ont en effet alimenté que 119 000 dossiers entre janvier et septembre. Néanmoins, ce chiffre peut sans doute s'expliquer par le fait que les pharmaciens et les médecins de ville ne disposent pas encore des logiciels Ségur, dont le déploiement va s'accélérer au cours du premier trimestre 2023.
Du côté des patients, la CNAM et le ministère avancent le chiffre impressionnant de « 65 millions de carnets numériques ouverts et opérationnels ». Ce dernier s'explique par le fait qu'un espace personnel a été créé par défaut pour chaque utilisateur, sauf en cas de refus explicite du patient. Seulement 2 % des Français ont demandé la fermeture de leur compte après sa création, soit un taux comparable à ce qui est observé dans les autres pays européens qui ont suivi la même stratégie. Un nombre de refus très faible, mais qui doit être mis en perspective avec une autre donnée : 10 % des assurés seulement ont activé leur compte « Mon Espace santé » de leur plein gré, soit 7,2 millions d'assurés. Difficile de savoir aujourd'hui combien de Français, parmi les 90 % restants, sont vraiment conscients qu'ils disposent de ce nouvel outil…
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