Comme une évidence, l’exercice coordonné s’est imposé depuis le début de l’épidémie pour apporter des solutions face à l’urgence : installation de centres de consultation Covid, suivi de la sortie des patients Covid hospitalisés, et aujourd’hui création de centres de vaccination.
Revenant sur ces actions mises en œuvre depuis un an, Michel Siffre, président de l'URPS pharmaciens PACA et président fondateur de la CPTS Ouest-Var, affirme que la preuve de cette efficacité n’est plus à faire. « Avec la crise sanitaire, on est en train de démontrer la pertinence de cet élan très territorial qui permet une coopération de tous les statuts de professionnels de santé », se félicite-t-il. Thomas Deroche, directeur de l’ARS Normandie, insiste sur ces critères de flexibilité et de rapidité essentiels en temps de crise : « Partout où il existe une CPTS, il y a une capacité des professionnels de santé à se coordonner rapidement, à ouvrir une salle, gérer un planning. On a pu ainsi s’appuyer sur ces structures pour organiser un dépistage à domicile par des infirmières. »
Dans le Var, les jalons posés pendant la crise sanitaire vont ouvrir sur d’autres perspectives : intégration de nouveaux professionnels de santé comme les podologues et les orthophonistes et nouvelles missions inscrites à l’accord conventionnel interprofessionnel (ACI) comme le taux de dépistage de cancer colorectal, l’amélioration du taux de vaccination contre la grippe, ou encore la prise en charge des soins non-programmés avec la création d’une ligne téléphonique dédiée. Michel Siffre se déclare optimiste, le cap des 1 000 CPTS annoncé par le gouvernement pour 2022 devrait être atteint. « Pour preuve, souligne-t-il, les médecins récemment installés nous contactent désormais d’eux-mêmes. »
Rémunération sous conditions
Mais pour d’autres professionnels de santé, ces structures représentent un carcan mal adapté aux réalités de leur exercice quotidien. Loin du champ d’une CPTS destinée à un territoire de plusieurs milliers d’habitants, de la MSP centrée sur une patientèle, ou encore d’une SISA, c’est à l’échelle du patient que ces professionnels souhaitent agir en interprofessionnalité. Le périmètre des Equipes de soins coordonnées autour du patient (ESCAP) répond à cette demande car il repose sur une équipe ouverte de professionnels de santé connus du patient, sollicités via une application. Cette coordination dont la traçabilité auprès de l’assurance-maladie sera assurée par téléservice répondra à un schéma actuellement étudié par l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS). Ce chantier porte autant sur la place du médecin traitant, les pathologies concernées par cette intervention interprofessionnelle et la grille d’admission des patients, que sur la mise en place d’outils numériques spécifiques ou encore la rémunération par l’assurance-maladie.
De fait, en inscrivant l’exercice coordonné au rang de ses priorités, le gouvernement a assorti cet objectif d’une incitation financière. Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), rappelle ainsi qu’à partir de 2023, le versement aux pharmaciens de la ROSP structures, soit plus de 3 000 euros, sera subordonné à l’entrée dans un exercice coordonné avant le 31 décembre 2022.
D'après des visioconférences organisées par l'UNPS et « Pharmaceutiques ».
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