L’officine fera-t-elle partie des lieux de dépistage du Covid-19 ? Les pharmaciens se retrouveront-ils au même titre que les médecins, les biologistes et les infirmiers des EHPAD au premier rang des professionnels habilités à réaliser les TROD Covid-19 comme l’a recommandé la Haute Autorité de santé (HAS) ? Un arrêté devrait être prochainement signé pour trancher ces questions.
Les syndicats et les groupements tentent de convaincre le gouvernement. Car il n’est pas question, comme le souligne Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) que les pharmaciens se retrouvent en deuxième ligne, à réaliser des TROD sur prescription des médecins. « Il faut laisser le choix aux patients de venir en première intention sans prescription à l’officine comme pour les TROD Angine », martèle le président de l’USPO. Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) réclame pour ce faire qu’on modifie l’arrêté du 1er août 2016, selon lequel les pharmaciens ne sont habilités qu’à réaliser les tests glycémie, et les tests TROD angine et de la grippe. Ces revendications sont loin de recueillir l'assentiment des syndicats de médecins, ni même des biologistes, qui souhaitent détenir le monopole du dépistage. Un remake de la saga des TROD angine. Sauf que cette fois, « les pharmaciens n’ont pas le temps d’aller au Conseil d’État », lance Laurent Filoche, le président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO), qui s’est d’ailleurs positionné très tôt sur les TROD Covid à l’officine.
Alors que le feu vert devrait être donné aux TROD, Laurent Filoche craint par ailleurs que les pharmaciens, comme pour les masques, soient à nouveau doublés sur la ligne de départ. « Certains marchés sont déjà passés avec des collectivités. À titre d’exemple, la région Ile-de-France a commandé cinq millions de tests. Et ce alors même que ces TROD ne sont pas autorisés à la vente par les laboratoires fabricants et que les entités citées par la HAS ne sont pas autorisées à les acheter ? », s’étonne-t-il, à l’instar d’Alain Grollaud, président de la chambre syndicale des groupements et enseignes de pharmacies (Federgy).
Ces deux instances représentatives des groupements réclament que les pharmaciens d’officine soient agréés par le ministère de la Santé pour pratiquer ces TROD. Échaudés par le fiasco des masques, les groupements de pharmaciens refusent que l’histoire se répète : « Les masques ont montré que la conduite exemplaire de la profession ne la protège malheureusement pas contre une discrimination en faveur d’acteurs qui n’ont aucun rôle dans la santé publique. »
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