Les cycles s’enchaînent. Après une phase qui a connu, il y a une dizaine d’années, l’explosion du marché en une multitude de petits groupements, l’heure est désormais aux fusions-acquisitions. Il ne se passe pas un mois sans, qu’à l’image d’autres secteurs de l’économie, l’annonce d’un rapprochement entre groupements n’intervienne. Signe de l’accélération d’un phénomène rendu inéluctable par les difficultés financières du réseau et par un besoin croissant de soutiens dans un exercice officinal de plus en plus complexe et diversifié. Ces fusions donneront-elles un nouveau souffle aux groupements, eux-mêmes en quête d’identité forte et de critères différenciant sur un marché officinal de plus en plus chahuté ?
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Concentration, financiarisation… les groupements ont la parole
Les groupements savent que la taille ne sera pas leur seul atout. Et que celle-ci ne fera pas illusion auprès de laboratoires désormais plus exigeants sur l’homogénéité et la discipline des adhérents que sur leur nombre. De même, les titulaires, contraints de répondre à des sollicitations de plus en plus nombreuses tant de la part des pouvoirs publics que des patients, ne céderont pas aussi facilement aux sirènes marketing des groupements. Et ne se laisseront pas davantage embarquer sur des paquebots sans pouvoir influer sur leur trajectoire.
D’où l’émergence, au gré de ces fusions, de modèles qui confortent l’une ou l’autre conception de la pharmacie d’officine. Entre groupements de pharmacies intégrées à des groupes internationaux, ou répondant aux impératifs de holdings et ceux fondés sur l’implication de leurs titulaires sociétaires. Si l’heure n’est pas – encore — à la naissance de méga groupements, le marché en prend assurément la voie. Avec, pour corollaire, le renforcement inéluctable de la financiarisation du réseau officinal. Si de l’avis des observateurs, le soutien d’acteurs financiers s’impose comme passage obligé, notamment dans certains cas pour accéder à des pharmacies de grande taille, ce recours ne pourra faire l’économie d’une régulation adaptée et de contrôles accrus. Et surtout, d’une vigilance de chaque instant d’une profession plus que jamais actrice de son avenir.