Selon une enquête menée par Harris Interactive pour France Asso Santé, plus de 8 Français sur 10 sont inquiets de l’impact de leur consommation (alcool, tabac, alimentation) et de leur environnement sur leur santé. Parallèlement, plus de la moitié déplore des difficultés d’accès à une information fiable, et beaucoup réclament plus de transparence et d’action de la part du gouvernement.
Alors que 12 millions de Français souffrent d'une maladie chronique reconnue dans le cadre du dispositif d'affection de longue durée (ALD) et que l’augmentation des coûts liés à leur prise en charge augmente constamment, France Asso Santé appelle « à la mise en place de mesures réglementaires visant à protéger l'environnement de vie » des Français. Heureusement, se félicite l’association, la mise en place d’actions plus restrictives bénéficie d'un fort soutien de la part des citoyens, selon les résultats d’une enquête menée par Harris Interactive sur le sujet (1). En effet, ses résultats indiquent que les Français sont plus de 80 % à se déclarer attentifs à l’impact sur leur santé de la mauvaise alimentation, de l'abus d'alcool et de la pollution.
Mais s’ils ont conscience des risques auxquels ils sont exposés au quotidien (pollution de l’air, qualité de l’eau, mauvaise alimentation, alcool, pesticides, perturbateurs endocriniens, ondes électromagnétiques, microplastiques…), une majorité des sondés (de 55 à 73 % en fonction du risque concerné) déplore des difficultés d’accès à des données fiables sur ces différentes formes de pollution ainsi que sur les moyens de s’en protéger. Seule exception, la pollution sonore : 59 % des Français considèrent que les renseignements sur ce sujet sont relativement faciles à trouver. Pour s’informer, beaucoup font confiance aux professionnels de santé : 40 % déclarent se tourner vers l’Agence régionale de santé (ARS) de leur région, 39 % vers leur médecin traitant, 37 % vers les scientifiques… Et 20 % vers les pharmaciens.
Les pouvoirs publics en porte-à-faux
Autre aspect important soulevé par l’enquête : le volontarisme des Français, qui réclament des mesures plus contraignantes de la part des pouvoirs publics, comme un Nutri-Score obligatoire (88 %) ou l’interdiction des publicités pour les produits nocifs à la santé visant les enfants (79 %). En outre, plus de la moitié d’entre eux (52 %) jugent l’action du gouvernement en matière de lutte contre le tabac et l’alcool insuffisante. Ainsi, ils sont 77 % à être favorables à une interdiction de la publicité pour l’alcool, 66 % à une augmentation continue du prix du paquet de cigarette et ils sont 65 % à demander l’instauration d’un prix minimum par unité d’alcool. Preuve que les messages de sensibilisation de ces dernières décennies portent leurs fruits.
(1) Menée en ligne du 8 au 13 décembre 2023 auprès de 2 086 personnes représentatives des Français âgés de 18 ans et plus.