Parce qu’ils seront nécessairement concernés par le grand âge au cours de leur exercice professionnel, les étudiants en santé s’impliquent dans le débat actuel sur la création d’une cinquième branche de la Sécurité sociale consacrée à la perte d’autonomie. Cette démarche révèle une mutation des mentalités car c’est dans l’interprofessionnalité et dans l’évolution commune de leurs métiers et de leurs études, que les futurs diplômés abordent ces thèmes et formulent 33 propositions, souvent applicables par différentes professions de santé.
Une approche multidisciplinaire
« Nous avons la volonté de repenser le système de santé pour qu’il prenne en charge de manière plus optimale la dépendance, par une approche décloisonnée du parcours de soins. Une conviction que la crise sanitaire n’a fait que renforcer. Ensemble, nous souhaitons voir évoluer la prise en charge des personnes âgées et dépendantes, par un véritable accompagnement sécurisé et coordonné », déclarent les 11 fédérations d’étudiants en santé, dont l’association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF). Si les jeunes se sentent habilités à rendre cette contribution de 25 pages, la raison en est simple. Une nouvelle prise en compte du grand âge et de la perte d’autonomie ne pourra passer que par une amélioration de leur formation de professionnels de santé, y compris « une formation centrée sur l’expérience patient », ainsi que par une plus grande qualité de l’offre de stage.
Les étudiants insistent par ailleurs pour que l’approche interprofessionnelle des thèmes du grand âge porte sur la prévention du patient âgé. À ce sujet, ils émettent plusieurs propositions, comme le dépistage systématique de la fragilité chez tout individu à partir de 55-60 ans, l’évaluation de l’état nutritionnel du patient âgé, l’accès aux données biologiques et la valorisation des résultats par le biologiste afin de mieux appréhender « les variations sur les paramètres pharmacocinétiques et pharmacodynamiques d’un médicament ».
Le traitement médicamenteux de la personne âgée est en effet abordé sous de multiples aspects au rang de ces propositions. Ainsi la forme galénique doit pouvoir être adaptée dans une concertation pluridisciplinaire, tout comme la revue des traitements. De même, la conciliation médicamenteuse doit être systématisée dans les liens ville hôpital afin de sécuriser la prise en charge et intercepter les erreurs médicamenteuses. Ou encore, dans le domaine de la recherche, les étudiants estiment nécessaire d’augmenter l’inclusion du patient âgé dans les études cliniques au lieu d’extrapoler les résultats obtenus pour la population adulte. « Ce qui conduit, dénoncent les étudiants, à un manque de données sur les bénéfices et les risques de traitements, mais également à une sous-estimation des effets indésirables. » Il serait ainsi possible, selon eux, de garantir l’efficacité et la sécurité des médicaments et le transfert d’innovations thérapeutiques pour cette population.
Les étudiants annoncent par ailleurs vouloir compléter leur réflexion en proposant des mesures sur la perte d’autonomie liée aux différentes situations de handicap. Ils estiment en effet nécessaire qu’un travail soit entrepris le plus rapidement possible sur ce sujet.
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