N'ayant pas été entendus lors des débats sur le PLFSS, les biologistes cesseront d'alimenter la base SI-DEP dès demain, pour protester contre une baisse pérenne des tarifs de l'ordre de 250 millions d'euros à partir de l'année prochaine.
Contrairement aux pharmaciens qui ont pu, grâce à une mobilisation sans faille, obtenir le retrait de l'article 30 au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023, les biologistes ne sont pas parvenus à faire modifier le texte affectant leur économie de manière pérenne. Le PLFSS prévoit en effet une baisse des tarifs de la biologie médicale à hauteur de 250 millions d'euros dès 2023.
Les biologistes avaient répondu à cette mesure sous forme de compromis en consentant au versement unique d'une « taxe Covid » en 2023. Le gouvernement a cependant adressé une fin de non-recevoir à cette proposition, comme en atteste la déclaration du ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, mardi devant le Sénat. « Nous assumons de demander des efforts aux laboratoires de biologie (…) dont la rentabilité, déjà élevée avant la crise, a été encore accrue par un surcroît de plus de 7 milliards de chiffre d'affaires lié aux tests depuis deux ans. »
La réaction des biologiques ne s'est pas fait attendre. Dénonçant « la surdité des pouvoirs publics », le président de l'Alliance pour la biologie médicale, Alain Le Meur, a annoncé que les biologistes ont « décidé de suspendre la transmission des données de dépistage sur la plateforme SI-DEP à partir du 27 octobre ». Les patients continueront à recevoir les résultats, mais le suivi de l'épidémie ne sera plus possible. Quant aux laboratoires, cette grève du zèle leur en coûtera 14 millions d'euros par semaine. Une pénalité que les biologistes sont prêts à assumer pour se faire entendre.
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