Le droit de substitution biosimilaire, créé en 2014, abrogé sans avoir pu être mis en pratique en 2020, pourrait renaître à la faveur d’un consensus entre le gouvernement, l’assurance-maladie, les industriels et les représentants de patients. Le GEMME et Federgy défendent l’idée, tandis que la CNAM prévoit un droit de substitution biosimilaire restreint pour dégager des économies en 2022.
L’association des fabricants de génériques et de biosimilaires, le GEMME, a présenté ce matin ses propositions pour favoriser le développement du biosimilaire en ville, où son taux de pénétration atteint péniblement les 23 % là où le gouvernement en espérait 80 %. Il souhaite, en premier lieu, améliorer l’accompagnement et l’information des patients par le biais d’un entretien dédié, au début du traitement, puis de manière ponctuelle tout au long du traitement, en associant le binôme prescripteur-pharmacien de façon complémentaire pour un suivi coordonné. Deuxième axe : permettre la substitution biosimilaire par le pharmacien d’officine, « a minima lors de l’initiation du traitement ». Enfin, le GEMME revient sur une proposition faite par le passé pour la substitution générique de spécialités complexes, à savoir valoriser l’implication du médecin traitant et du pharmacien d’officine par le biais d’un honoraire de suivi du patient qui pourrait être financé par les économies générées par un plus grand recours aux biosimilaires.
Des propositions saluées par Alain Grollaud, président de la chambre syndicale des groupements et enseignes de pharmacies (Federgy) qui, dans un communiqué diffusé vendredi dernier, précisait avoir demandé un honoraire pour la substitution biosimilaire à l’initiation du traitement et pour son renouvellement, tel qu’il existe déjà par exemple pour les entretiens d’accompagnement des patients sous anticoagulants oraux. « En effet, la substitution va demander un travail important du pharmacien d’explications, de réassurance mais aussi de conviction comme lors de la mise en place de la substitution des génériques en 1999. Les représentants de la Caisse nationale d’assurance-maladie ont écouté nos revendications et un nouveau rendez-vous sera programmé à la rentrée. Le syndicat espère que cette initiative syndicale va porter ses fruits pour les discussions à venir dans le cadre du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). »
Préfigurant le prochain PLFSS, le rapport « Charges et produits » présenté par l’assurance-maladie vendredi dernier propose lui aussi le retour du droit de substitution biosimilaire à l’initiation du traitement, mais hors traitement chronique. Une mesure dont elle attend 10 millions d’euros d’économies en 2022. Pour le président du GEMME Stéphane Joly, c’est déjà « une première étape » qui va démontrer que la substitution biosimilaire par le pharmacien est maîtrisée, mais le montant des économies attendues semble sous-estimé.
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