La parution des bonnes pratiques de dispensation au « Journal officiel » du samedi 27 février contraint désormais les pharmaciens à adopter la sérialisation sans délai. Un dispositif qui continue de diviser les syndicats de la profession.
Ce dispositif censé lutter contre la falsification des médicaments va devoir être appliqué dans toutes les officines. Bien qu’entrée en vigueur le 9 février 2019, la sérialisation, dictée par une réglementation européenne, n’était jusqu’à présent suivie que par 170 pharmacies françaises. Les pharmaciens français qui rechignaient depuis plus de deux ans à se plier à cette obligation – contrairement à l’ensemble de leurs confrères européens — vont y être contraints, sous peine de sanction.
En effet, l’arrêté du 26 février 2021 modifie l’arrêté du 28 novembre 2016 et inclut désormais la sérialisation au rang des bonnes pratiques de dispensation. Chaque officine devra donc mettre en œuvre un process de vérification et de désactivation des dispositifs de sécurité présents sur les boîtes des médicaments de prescription médicale obligatoire et de l’oméprazole. Considérée comme inutile sur un marché officinal français, exempt de cas de contrefaçons, et synonyme de lourdeurs administratives supplémentaires, la sérialisation n’a jamais eu bonne presse auprès des syndicats de la profession. En guise de statu quo, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) avait finalement adopté une parade qui consiste à « décommissionner » les médicaments dès leur livraison à l’officine. Un compromis qui a reçu l’aval de la direction générale de la santé (DGS), même si le process initial élaboré par l'Europe retient une désactivation au comptoir devant le patient.
En revanche, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) n’en démord pas : « on n’a pas donné les moyens à la profession d’appliquer ce dispositif, qui par ailleurs ne sert à rien », répète Philippe Besset, son président. Refusant d’être « un syndicat coopérant », la FSPF doit se résoudre désormais à demander à ses adhérents de se plier à cette obligation légale. Cependant, affirme Philippe Besset, le syndicat s’engage à soutenir au cas par cas tout pharmacien qui serait inquiété à la suite d’un contrôle. Les éditeurs de LGO assurent, pour leur part, être prêts pour accompagner les officines dans cette nouvelle démarche.
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