La pharmacie Saint-Hubert, à Neuville-sous-Montreuil (Pas de Calais), a rouvert ses portes aux patients le 19 février. Depuis novembre et les inondations en série qui ont sévi dans le département, la vie de la pharmacie Saint-Hubert, à Neuville-sous-Montreuil (Pas-de-Calais), a vécu de nombreux rebondissements. Sous l’eau pendant trois semaines, elle a connu une courte accalmie avant que la crue, de nouveau, l’envahisse début janvier et, cette fois, à un niveau encore plus élevé qu’en novembre.
Une solution provisoire aussi brève que possible
Ne pouvant résister plus longtemps aux caprices des intempéries, Mireille Vitay et Laurence Dachicourt, les deux cotitulaires, ont décidé de prendre le problème à bras-le-corps et d’investir dans un assemblage de douze modules préfabriqués de la société Algeco, installé sur le parking de l’officine. Depuis le 19 janvier, les deux pharmaciennes et leur équipe sont au-dessus de la ligne de flottaison. Le rez-de-chaussée de cette officine provisoire est, en effet, situé à 0,70 m au-dessus du trottoir, soit la hauteur que l’eau avait atteinte dans leur officine (une rampe d’accès aux normes permet aux patients d’y accéder). Mireille Vitay et Laurence Dachicourt disposent désormais d’un espace de vente de 90 m2, soit quasiment autant que dans leur ancienne officine, et d’une surface de 90 m2 au second étage, pour le stock, le préparatoire et les commodités.
Les deux consœurs se sont assuré les conseils d’un architecte pour cette solution de remplacement, qu’elles espèrent aussi brève que possible. « Le retour de la clientèle ne fait aucun doute, confie Laurence Dachicourt. Le pire est derrière nous. Tous les médecins ont joué le jeu, la commune a été plus qu’impeccable, toujours présente, les agents assuraient la sécurité des maisons. Nous aurons une perte d’exploitation sur 24 mois, mais cela permet de garder tous les salariés. » En effet, une semaine avant la date d’ouverture annoncée, le personnel avait interrompu le chômage technique où l’avait contraint l’inondation, et tout le monde s’affairait à remplir les nouveaux rayonnages des produits sortis de l’ancienne officine voisine.
Trois mois de chiffre d’affaires perdu
À cette date, manquaient encore les médicaments, l’informatique, et les caisses, ainsi que la croix verte. « On a l’impression de recommencer à neuf, observe Laurence Dachicourt, mais c’est plus fonctionnel. Aujourd’hui, on n’a plus le choix, donc ça ira ! » Pour ces deux consœurs, ainsi que pour Jean-Pierre Douay, ancien titulaire, et son fils Thibaud, pharmacien à Desvres (Pas de Calais), tous deux copropriétaires des murs, l’heure des comptes n’est pas encore venue, mais tous pressentent un bilan compliqué.
La pharmacie est restée fermée trois mois. Ce sera, par conséquent, autant de chiffre d’affaires perdu. Or dans le cas d’une déclaration de catastrophe naturelle - 348 communes sont dans ce cas- une franchise de 10 % est systématiquement appliquée, y compris sur la garantie perte d’exploitation. Toute l’équipe -une dizaine de salariés- a été mise au chômage technique, mais ils ne touchent que 60 % de leur salaire. Laurence Dachicourt et Mireille Vitay ont dû compléter les 40 % manquants pour que les personnels ne subissent pas de perte de revenu.
S’ajoutent à la facture du sinistre, la location des modules Algeco pour une durée de huit mois, soit 210 000 euros, pose comprise, avec une prolongation possible sur deux ans. Sur ce volet, les deux titulaires n’excluent pas que les Jeux olympiques aient eu une conséquence directe sur leurs déboires, tant sur la disponibilité des modules Algéco que sur leurs tarifs…
Quant à l’ancienne « officine », « on ne sait rien encore », conviennent Mireille Vitay et Jean-Pierre Douay. Le seul élément « positif » est que la construction serait faite sur radier, travaillant de manière inversée à une dalle qui, dans certains cas, peut ensuite reposer sur des poteaux immergés. Le renforcement de l’existant serait alors simplifié. Mais ce sera aux experts d’en décider, après la décrue.
Le retour de la clientèle ne fait aucun doute. Le pire est derrière nous. Tous les médecins ont joué le jeu, la commune a été plus qu’impeccable »
Laurence Dachicourt, cotitulaire
Dispensation du médicament
Tramadol et codéine sur ordonnance sécurisée : mesure reportée !
Formation continue
Transmission automatique des actions de DPC : les démarches à faire avant le 30 novembre
Relocalisation industrielle
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine