Bien que certains dispositifs existent, la pharmacie clinique, pourtant susceptible de libérer du temps médical, n’est pas suffisamment développée. À l’origine de ce constat, le Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie (HCAAM) qui préconise un recours élargi aux nouvelles missions du pharmacien.
Parce que le nombre de médecins présents dans les territoires tend à diminuer d’année et année, « le recours aux soins ne devrait plus être systématiquement synonyme, comme il l’est encore souvent, de consultation d’un médecin, contrairement aux habitudes issues de la période de pléthore de médecins », estime le Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie (HCAAM) dans son rapport « Organisation des soins de proximité : garantir l’accès de tous à des soins de qualité ».
Au rang des solutions à déployer d’urgence, le HCAAAM recommande d'intensifier le travail en équipes structurées dont de nombreuses formes existent déjà. Les Équipes de soins coordonnés avec le patient (ESCAP), n’impliquant pas de structuration d’équipe pérenne, sont citées comme le modèle à suivre « pour attirer rapidement un plus grand nombre de professionnels ».
S’appuyant sur l’extension des missions des pharmaciens d’officine qui consacre « le glissement d'une législation fondée sur la police des produits vers une logique assise sur le service des patients », le HCAAM se déclare en faveur du « développement de la pharmacie clinique en ville, qui constitue un des leviers pour libérer du temps médical ». Toutefois, souligne-t-il, cette mission - qui existe déjà sous la forme du bilan de médication, du suivi des patients atteints de certaines pathologies (asthme) ou sous AVK, de la vaccination, de la prévention de l’iatrogénie médicamenteuse, de la lutte contre les addictions, de la réalisation de TROD ou encore du pharmacien correspondant - « est insuffisamment déployée ». Parallèlement, l’assurance-maladie appelle à étendre l’expérimentation OSyS, en cours en Bretagne, « qui vise à apporter par des pharmaciens d’officine localisés en zone de sous-densité médicale, une réponse aux patients pour des situations de premier recours ».
Concernant les protocoles nationaux, le HCAAM cite ceux mis en œuvre par la Mission flash sur les urgences et les soins non programmés. Ouvert aux pharmaciens (ainsi qu'aux infirmiers ou kinésithérapeuts) exerçant au sein d’une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP), d’un centre de santé (CDS) ou de l’une des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), ce dispositif permet, depuis juillet et jusqu’à la fin du mois, de signer un protocole avec un médecin généraliste du territoire, pour une prise en charge de la cystite, de l'angine, de la varicelle, de la rhinoconjonctivite allergique. Ce modèle, présenté par le HCAAM comme une solution pour « fluidifier les organisations par un cadre réglementaire assoupli », risque cependant de rester lettre morte. En effet, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a annoncé, le 5 septembre, que seulement 20 pharmacies sur 20 000 ont pu s’impliquer dans ce dispositif depuis le début de l’été.
Dispensation du médicament
Tramadol et codéine sur ordonnance sécurisée : mesure reportée !
Formation continue
Transmission automatique des actions de DPC : les démarches à faire avant le 30 novembre
Relocalisation industrielle
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine