DERRIÈRE L’ODEUR du sang, celle de l’assassin. Ainsi pourrait-on résumer l’argument premier de l’odorologie. Cette technique d’investigation policière, née en Hongrie au début des années quatre-vingt, revient aujourd’hui au-devant de l’actualité. L’enquête sur l’attaque du casino d’Uriage de juillet dernier a en effet permis de retrouver dans la voiture qui a servi au hold-up les traces olfactives d’un second braqueur présumé. Pour l’heure, l’indice ne constitue encore qu’une preuve indirecte. Mais si son utilisation sur le plan pénal reste à valider, son intérêt semble évident pour confondre un suspect et mettre à mal un alibi. Le principe de la technique ? Il fait appel au flair de chiens spécialement dressés. Concrètement, il s’agit d’apposer un tissu sur une surface qui a pu être en contact avec des suspects. Par exemple, sur le siège d’une voiture ayant participé à un braquage. Le tissu s’imprègne de l’odeur puis est placé dans un bocal soigneusement scellé. Lorsque les policiers interpellent ensuite un suspect, ils lui font malaxer un autre tissu similaire qu’ils placent aussi dans un bocal. C’est là que le travail des chiens commence. Dans une pièce, on leur fait renifler le bocal contenant le tissu imprégné de l’odeur du suspect avant de leur soumettre plusieurs autres tissus dont celui prélevé dans la voiture. Deux chiens sont utilisés pour valider le test. Si les deux « marquent » devant le tissu de la voiture, on peut en déduire que le suspect était assis à cette place dans le véhicule. Quant à espérer que leur odeur s’évaporera avec le temps, que les malfaiteurs n’y comptent pas trop. Les chiens entraînés sont en effet capables d’identifier une trace olfactive jusqu’à dix ans après son prélèvement. Comme leur mauvaise conscience, l’odeur des criminels doit planer bien longtemps sur les scènes de crimes.
L’odorologie, nouvelle technique policière
Une odeur de crime
Publié le 13/09/2010
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› DIDIER DOUKHAN
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2772
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