Les gendarmes de l'OCLAESP* ont démantelé, début novembre, un trafic de Subutex dont le but était d'alimenter les marchés finlandais et lettons.
Si l'usage détourné de médicaments à but stupéfiant n'est pas nouveau, en particulier pour le Subutex (buprénorphine), la revente à l'international est moins courante. D'après l'enquête de l'OCLAESP, au cours des quatre derniers mois, ce sont au moins 25 000 comprimés de buprénorphine qui ont été achetés en France et remboursés par la Sécurité sociale aux criminels, soit un préjudice de 3 millions d'euros pour la collectivité. Le colonel Jacques Diacono, chef de l'OCLAESP, a indiqué que ce trafic s'appuyait sur la complicité d'assurés sociaux, de médecins et de pharmaciens. Ces derniers risquent jusqu'à 7 ans de prison et 750 000 euros d'amende.
Le 1er novembre, sept personnes ont été interpellées en flagrant délit à Paris et à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine). Six d'entre elles ont été mises en examen, cinq ont été écrouées. Près de 30 000 euros ont été saisis au titre des avoirs criminels. D'après la chaîne LCI, le comprimé de Subutex acheté 2 euros en France est revendu environ 200 euros dans les rues finlandaises et jusqu'à 400 euros en prison. Ce trafic aurait généré un bénéfice de 50 millions d'euros pour le crime organisé.
Les gendarmes de l'OCLAESP indiquent que des trafics similaires existent avec le Topalgic (tramadol) et le Rivotril (clonazépam). Cette nouvelle problématique a conduit la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MIDELCA) à réunir un premier groupe de travail constitué de professionnels de santé et des autorités, le 17 novembre dernier, pour trouver des solutions. Les gendarmes proposent ainsi de sécuriser davantage les ordonnances.
* Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique.
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