Contrôlé en état d'ivresse, le confrère cachait des centaines de boîtes de médicaments chez lui depuis la revente de son officine.
L'affaire, révélée par la « Gazette de la Manche », est rocambolesque. Tout a commencé en novembre 2019 par un banal contrôle de police, alors que l'individu, qui venait de se produire en tant qu'artiste piano-bar, tentait de donner du cannabis à la femme chez qui il devait passer la nuit. Alcoolisé, il venait également d'uriner dans la rue.
Les policiers, tout en contrôlant le suspect, remarquent alors une sacoche posée sur une voiture. Appartenant à l'homme, elle contient de nombreux médicaments utilisés pour traiter les différents troubles le concernant (sommeil, érection, estomac…). Les forces de l'ordre, après avoir identifié le pharmacien, décident de mener une perquisition chez lui… et retrouvent 362 boîtes de médicaments, certaines vieilles de plus de 10 ans.
Le pharmacien, tout en reconnaissant sa « négligence », explique la présence des médicaments par sa volonté de les détruire, afin de ne pas « encombrer le repreneur de son officine », dont la vente a été actée en mai 2019. Il est dès lors poursuivi pour « détention illicite de médicaments classés comme psychotropes ou soumis à prescription médicale ».
L'avocat du conseil national de l’Ordre des pharmaciens a précisé durant l'audience du 8 avril 2022 qu'aucune poursuite disciplinaire au niveau régional n'avait été lancée, mais que le mis en cause avait « porté atteinte à l’honneur » de la profession « en soustrayant à son stock » ces médicaments. En réparation, l'Ordre a réclamé un euro symbolique de dommages et intérêts.
Le prévenu de 57 ans, condamné une fois par le passé pour conduite sous l’effet de l’alcool, continuait depuis d'exercer dans une autre officine.
La cour d’appel de Caen, qui a mis son arrêt en délibéré, fera connaître sa décision début juin.
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