La cinéaste Ève Marson l'a rebaptisé « Dr Feelgood » (Dr « se sent bien », en Français). Le médecin américain, qui s'appelle dans la vraie vie William Hurwitz, est le héros malgré lui d'un documentaire récemment présenté au festival du film de Los Angeles. « Dr Feelgood » est un film qui fait mal. La douleur, c'est justement la spécialité du Dr Hurwitz devenu, à la fin des années 1990, l'un des plus grands experts de l'antalgie. Problème, le spécialiste a la main un peu lourde sur ses prescriptions de morphiniques… Poursuivi par les autorités, il a été pour cela privé à plusieurs reprises de sa licence avant d'être jugé et même emprisonné, suite au décès de deux de ses patients. Dans le film, Paul Nye, le mari d'une de ses victimes, témoigne ainsi : « Dès sa première visite, il lui a prescrit 200 comprimés d'Oxycontin. Deux semaines plus tard il a doublé la dose. »
Aux États-Unis, le cas du Dr Hurwitz n'est pas isolé. La surconsommation d'opioïdes - pas seulement dû à la prescription abusive -, ne cause pas moins de 20 000 décès chaque année dans le pays, soit plus que les accidents de voiture et le sida. Pour sa défense, le Dr Feelgood plaide la bonne foi en affirmant que son devoir de médecin est de soulager la douleur, pas de jouer les policiers pour savoir qui suit bien son traitement et qui fait du trafic de médicaments parmi ses patients. Sans compter, explique-t-il en substance, que lorsque les médecins refusent d'augmenter les doses, beaucoup de patients se tournent alors vers le marché noir où ils risquent d'acheter des médicaments trafiqués, coupés avec des substances dangereuses comme le Fentanyl.
Pour la réalisatrice de « Dr Fellgood », il n'est pourtant pas question de simplification abusive du type : « les laboratoires pharmaceutiques et les médecins ont créé une nation de drogués ». Certes, mais une question se pose : qui sont ces pharmaciens capables de délivrer au même patient de telles quantités de morphiniques sans sourciller ?
Avec l'AFP.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Cas de comptoir
Douleur et fièvre au comptoir
Gestion comptable
Fidéliser sa clientèle ? Oui, mais pas à n’importe quel prix