Le Collège des pharmaciens de l’Alberta, qui avait voulu interdire les cartes de fidélité en officine en 2014 au prétexte que les pharmaciens sont des professionnels « et non de simples vendeurs », a été débouté par la Cour du Banc de la Reine.
Cette cour supérieure de la province a en effet jugé que l’instance professionnelle n’est pas autorité à interdire les programmes de fidélisation. Elle a par ailleurs estimé que ceux-ci n’affectent en rien le professionnalisme des pharmaciens. Les juges ont ainsi déclaré qu’une interdiction de ces programmes « ne protégerait pas davantage les consommateurs contre des pharmaciens incompétents ou qui manquent d’éthique ».
Cette décision de justice a réjoui les chaînes de pharmacie, et plus particulièrement Pharmaprix dont la vice-présidente à la communication a qualifié cette décision d’« encourageante ».
Le Collège des pharmaciens se réserve le droit de faire appel. Le nombre de cartes de fidélité a en effet explosé depuis janvier 2013, date à laquelle le régime général n’a plus pris en charge que le générique pour une soixantaine de médicaments.
Pour contrer cette mesure, des accords passés entre certaines chaînes de pharmacies et des laboratoires permettent aux patients d’acheter les princeps au prix du générique moyennant une participation aux programmes de fidélisation dont les frais peuvent atteindre 5 $ par ordonnance.
Au Québec également, l’Ordre des pharmaciens a songé à modifier le code de déontologie afin d’interdire à ses membres d’accepter les cartes de fidélisation. Il avait rappelé que « les pharmaciens ne peuvent pas accorder de rabais sur des médicaments, ce qui semble être le cas avec ces cartes ».
Par ailleurs, les pharmaciens sont tenus d’informer leurs patients du mode de fonctionnement des programmes et de la protection des renseignements personnels. Or, selon l’Ordre « le problème est que les pharmaciens ne savent pas exactement comment chacune des cartes fonctionne ».
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