LA MUTUELLE DES ÉTUDIANTS (LMDE), en grandes difficultés financières, a annoncé qu’elle allait se séparer de l’activité « régime obligatoire » pour se concentrer sur les activités « mutuelle » et « action de prévention ». La Caisse nationale d’assurance-maladie devrait reprendre l’activité « régime obligatoire ». L’assemblée générale de la mutuelle a d’ailleurs voté le transfert de 450 à 480 salariés de la LMDE vers la Caisse nationale d’assurance-maladie.
Toutefois, ces déclarations restent encore à valider : « il faut encore que le Comité d’entreprise soit consulté », évoque Frédérique Galliat, déléguée UNSA (Union nationale des syndicats autonomes) à la LMDE, précisant que les discussions vont désormais se tourner vers les business plans, le modèle économique, la pérennité des postes. « On n’est pas encore entré dans le vif du sujet », estime la déléguée syndicale, soucieuse que la sauvegarde soit levée au plus vite, avant la rentrée universitaire, pour ne pas détourner les étudiants.
Rappelons que la LMDE, dont la dette abyssale s’élève à environ 35 millions d’euros (dont 5 millions uniquement pour les remboursements de frais de santé des étudiants), a été placée début février sous sauvegarde de justice. Le tribunal de grande instance de Créteil devrait rendre son avis sur ce plan de sauvegarde en juillet 2015.
Un rapport au vitriol.
De plus, ces derniers mois les critiques n’ont cessé de fuser contre la LMDE, née sur les ruines de la MNEF, à tel point que Jacques Toubon, le Défenseur des droits, saisi par des étudiants et leurs parents, a rendu public un rapport au vitriol sur les nombreuses défaillances de la LMDE. Ce rapport a été réalisé à partir des 1 500 témoignages recueillis à travers un questionnaire mis en ligne sur le site du Défenseur des droits, du 5 décembre 2014 au 5 février 2015.
Il pointe des « absences de délivrance de cartes Vitales par la mutuelle, des non prises en compte de déclarations de médecin traitant ou non remboursement de traitements pour les personnes en Affection de longue durée… », et note qu’aucune amélioration significative n’a été constatée à ce jour. « L’accès de tous les étudiants à une protection sociale effective, et donc aux soins, ne semble pas assuré de façon satisfaisante », relève Jacques Toubon dans son rapport, soulignant que si le cas de la LMDE est emblématique, elle n’est pas la seule à attiser la colère, pointant également les défaillances chez les mutuelles régionales.
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