Le plan de lutte contre la crise des opiacés lancé l'été dernier par le ministère américain de la Justice se précise. Après un premier volet visant les médecins et les pharmaciens, il se penche sur les plaintes contre les fabricants et distributeurs d'opiacés émanant d'États et de villes américaines.
Malgré des prises de position remontant à 2007 et des actions en justice dans certains États d'Amérique, la crise des opiacés ne faiblit pas outre-Atlantique. C'est dans ce cadre que le ministre américain de la Justice, Jeff Sessions, a annoncé un vaste plan de lutte, le 2 août 2017. Ciblant d'abord les médecins et les pharmaciens qui prescrivent et distribuent illégalement des opiacés et contribuent à l'explosion des overdoses, le ministre a envoyé sur les routes américaines 12 procureurs chargés d'identifier et de poursuivre ces professionnels de santé. Un 2e volet de ce plan contre la crise des opiacés s'est ouvert mardi dernier et vise cette fois les fabricants et distributeurs d'opiacés. Un groupe de travail a été créé afin d'examiner toutes les plaintes émanant d'États, de villes et toute autre juridiction. Le but est à la fois de déterminer l'aide qui peut être apportée aux plaignants et de rassembler au niveau fédéral les centaines de plaintes déposées partout sur le territoire américain. Ce groupe de travail va s'appuyer sur l'unité spéciale chargée de rassembler les preuves de prescription abusive et travaillera en étroite collaboration avec le ministère de la Santé.
Les États-Unis passent ainsi à la vitesse supérieure dans la lutte contre la surconsommation d'opiacés. En juillet dernier, ils s'étaient félicités d'un large coup de filet dans une escroquerie à l'assurance-maladie, qui avait conduit à 412 inculpations dont 56 médecins et 295 professionnels de santé, le tout pour un préjudice estimé à 1,3 milliard de dollars. Les États américains, tout comme les villes, sont de plus en plus nombreux à attaquer les laboratoires fabricant des médicaments opiacés. L'Ohio a ainsi lancé une procédure judiciaire contre J & J, Allergan, Teva, Endo et Purdue Pharma le 31 mai 2017, après de semblables procédures lancées par les villes de Chicago et Santa Clara (Californie) ou les États de Virginie-Occidentale et du Kentucky. Dernièrement, c'est la ville de New York qui a porté plainte le 23 janvier devant la Cour suprême de l'État de New York contre Purdue Pharma, Teva, Cephalon et Johnson & Johnson (ainsi que sa filiale Janssen).
Avec plus de 60 000 décès par overdose en 2016 (+19 %), les États-Unis concentrent le problème de la crise des opiacés, même si le fléau commence à sortir de ses frontières. Ils consomment 80 % de la production mondiale d'opiacés. Le président Trump a décrété cette crise « urgence de santé publique » en octobre dernier.
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