Interpellée par la crise et le manque d’outils communautaires opérationnels, la Commission européenne a initié un nouveau règlement relatif aux menaces transfrontières graves sur la santé, ainsi qu’un élargissement des compétences du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et de l’Agence européenne des médicaments (EMA). La Commission a également engagé, au premier semestre 2021, un « dialogue structuré » visant à mieux connaître les chaînes d’approvisionnement et leurs vulnérabilités, avant de créer en son sein, le 16 septembre dernier, HERA. Cette autorité de préparation et de réaction aux situations d’urgence sanitaire (Health Emergency preparedness and Response Authority) prend pour modèle la Biomedical Advanced Research and Development Authority (BARDA) américaine, dont les financements ont grandement facilité la rapidité de mise sur le marché de vaccins contre le Covid.
L’une des missions d’HERA est de remédier aux vulnérabilités et aux dépendances stratégiques au sein de l'Union européenne en matière de « développement, de production, d'approvisionnement, de stockage ou de distribution » de produits médicaux. Dotée d’un budget de 6 milliards d’euros pour la période 2022-2027, HERA a présenté, le 10 février, sa feuille de route pour 2022. Une première enveloppe de 1,3 milliard d’euros vise notamment à la constitution de stocks stratégiques en produits médicaux, à un appui de 300 millions d’euros pour la R & D de médicaments et technologies innovantes contre les menaces émergentes, à la création d’un réseau de production toujours prêt à être mobilisé et à l'installation d’une plateforme européenne à grande échelle pour les essais cliniques. HERA est chargée de mettre en place « un système ultramoderne de détection des menaces sanitaires et de renseignement en temps réel en la matière ». Elle reprend aussi à son compte la fourniture de vaccins et l’achat de traitements contre le Covid aux États membres.
Pour le Haut-Commissariat au plan, « la France doit résolument s’inscrire dans la stratégie européenne de reconquête de l’indépendance sanitaire », et profiter de la présidence française de l’Union européenne pour « lancer l’européanisation des recommandations » figurant dans le rapport CGE-IGAS.
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