En blouse blanche, pharmaciens, préparateurs, étudiants et apprentis sont appelés à manifester le 30 mai pour défendre la profession. Près de 40 villes seront en action. Pendant ce temps-là, à l’assurance-maladie, la partie de ping-pong des contre-propositions se poursuit.
Partout en France, les pharmaciens titulaires et adjoints, les préparateurs, les étudiants et les apprentis sont appelés à baisser le rideau et à rejoindre massivement les cortèges de mobilisation. Avec un dress-code : blouse blanche ou haut blanc. Des villes affrètent même des autobus pour rejoindre Paris.
Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), s’attend à « près de 90 % de fermetures sur toute la France, mais tous ne vont pas manifester ». « Dans certains départements, 100 % des pharmacies seront fermées, comme dans la Haute-Marne ou l’Aude, rapporte Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Mais il y aura des réquisitions. »
Les agences régionales de santé (ARS) ont d’ailleurs jusqu’au mercredi 29 mai au soir pour prendre des arrêtés de réquisition et donc avertir les pharmacies concernées. Le service de garde en soirée n’est pas concerné par la mobilisation et doit se dérouler normalement, mais pour les pharmacies réquisitionnées la journée du 30 mai, les syndicats recommandent d’effectuer sa garde à volet fermé.
Les syndicats souhaitent aussi une participation massive des équipes officinales aux mouvements de protestation. « Bien sûr que les salariés de l’officine sont concernés, ils le sont forcément par le biais du dialogue social, explique Pierre-Olivier Variot. Nous avons une baisse de marge de 55 000 à 60 000 euros par an par pharmacie, quand l’assurance-maladie nous propose 10 000 euros par an. Je ne peux pas équilibrer les comptes. »
Les revalorisations économiques insuffisantes de l’assurance-maladie et le spectre de la libéralisation de la vente en ligne des médicaments ne sont pas les seules raisons de la mobilisation. Les pénuries de médicaments et la fragilité du maillage officinal sont des points qui touchent directement les patients et qui permettent d’obtenir leur soutien car « c’est grâce à eux qu’on obtiendra gain de cause auprès des pouvoirs publics », poursuit l’USPO. La réforme du troisième cycle des études de pharmacie, avec modification du stage de 6e année notamment, est le cinquième motif de grève.
Contre tout cela, des rassemblements sont ainsi organisés dans plus d’une trentaine de villes, jeudi 30 mai :
Ajaccio : 10 h à 12 h, départ de la place Abatucci en direction de la Préfecture où les pharmaciens seront reçus par le préfet
Angers : 10 h, à la CPAM en direction de la Préfecture
Angoulême : 9 h 45, place de la Bussate en direction de la Préfecture où la délégation sera reçue par la préfète
Annecy : 14 h, devant la Préfecture, avec défilé devant l’ARS et la CPAM
Bastia : 10 h, du Palais de Justice vers la Préfecture
Besançon : 10 h, place de la Révolution en direction de la Préfecture
Bordeaux : 12 h, à la faculté
Caen : 15 h, devant l’ARS (esplanade Claude Monet, 2 place Jean Nouzille)
Châlons-en-Champagne : 10 h, pour un sit-in devant la Préfecture ; fin prévue vers 12 h
Châteauroux : 9 h 30, Place Monestier
Chaumont : 13 h, square du Boulingrin en direction de la mairie, la Préfecture puis la CPAM
Clermont-Ferrand : 13 h, sur le parvis de la gare SNCF, puis en direction de l’ARS où une délégation sera reçue à 14 h, puis en direction de la CPAM pour une rencontre avec le directeur adjoint et le sous-directeur vers 15 h-15 h 30, pour finir à la Préfecture
Dijon : à partir de 8 h 30, départ du cortège à 10 h, place du Théâtre
Digne-les-Bains : de 9 h à 10 h, devant la Préfecture
Gap : 10 h, depuis le rond-point de l’Europe vers le Conseil département pour finir à la Préfecture
Grenoble : 14 h, place de l’Île Verte en direction de la Préfecture en passant par l’ARS
La Roche-sur-Yon : rassemblement à 14 h 30, place Napoléon, puis marche vers la Préfecture puis la CPAM
Laval : 16 h à la CPAM, puis marche vers la Préfecture
Le Mans : 14 h, place des Jacobins en direction de la place de la République puis de la Préfecture
Lille : 10 h, de la place de la République à l’ARS
Limoges : 11 h, devant la Préfecture ; un rendez-vous avec le préfet a été demandé
Lyon : 9 h 30, place d’Arsonval près de la faculté de pharmacie (métro Grange Blanche)
Marseille : à 14 h, devant la Préfecture
Montpellier : 13 h 30, Jardin du Peyron en direction de la place de la Comédie avec un arrêt à la Préfecture pour le dépôt d’une motion
Mulhouse : 13 h, square de la Liberté (face à la CPAM)
Nancy : 10 h, place Stanislas puis marche en direction de la CPAM. Un rendez-vous avec la directrice de la CPAM et l’ARS est prévu à 11h30
Nantes : 10 h, à la CPAM en direction de la Préfecture
Nice : 10 h 30, à la gare de Thiers en direction de la place Masséna
Orléans : 14 h, place de Gaulle (devant la CPAM), en direction de la Préfecture
Paris : 15 h, devant la faculté de pharmacie (4 avenue de l’Observatoire), départ 16 h en direction du ministère de l’Économie à Bercy
Poitiers : 14 h devant la faculté de pharmacie « pour une action symbolique »
Rennes : 10 h à 12 h, devant la CPAM
Rouen : des cars partiront de Rouen en direction de Paris
Saint-Étienne : 9 h 30, gare de Chateaucreux devant la CPAM en direction de la place Jean Jaurès
Strasbourg : 14 h, place de Broglie. Entrevue demandée avec la préfète de la région
Toulon : à partir de 10 h, devant la Préfecture jusqu’à la place de la Liberté
Toulouse : 9 h 30, devant la Préfecture, puis marche en direction de la place du Capitole. Un rendez-vous est prévu avec l’ARS, le préfet et la CPAM
Tours : 10 h, place de la Préfecture en direction de la CPAM
Valence : 10 h à la CPAM en direction de la Préfecture
Et après ? Les pharmaciens attendent toujours de savoir s’ils seront reçus à Bercy à l’arrivée du cortège parisien. Quant aux négociations conventionnelles avec l’assurance-maladie, elles patinent. Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale de l’assurance-maladie (CNAM) doit revoir sa copie pour la troisième fois car, après la FSPF, c’est au tour de l’USPO de refuser la contre-proposition de la CNAM et d’envoyer sa propre proposition. Prochain rendez-vous : Thomas Fatôme recevra les deux syndicats pour une multilatérale le mercredi 5 juin au matin.
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