Avec cette recommandation fort attendue, la France devient le premier pays à préconiser l’administration d’une seule dose de vaccin aux personnes ayant déjà contracté le Covid-19. Cette prise de position est lourde de sens. En France, on compte environ 3,5 millions de personnes ayant été contaminées par le coronavirus (confirmé par un test), ce qui entraînerait, si cet avis est suivi par le gouvernement, l’économie de 3,5 millions de doses de vaccins.
La Haute Autorité de santé (HAS) a détaillé, le 12 février, ses préconisations. « Fin décembre, nous avions déjà indiqué qu’il fallait attendre au moins trois moins entre l’apparition des premiers symptômes du Covid-19 et l’initiation de la vaccination. Les connaissances immunologiques s’enrichissent constamment, nous avons désormais des éléments supplémentaires concernant les réponses humorales et cellulaires qui nous conduisent à actualiser notre avis », explique Dominique Le Guludec, présidente de la HAS. Ainsi, précise Élisabeth Bouvet, présidente du Comité technique des vaccins (CTV) de la HAS, la durée d’immunité après l’infection serait d’au moins 6 mois, ce qui la pousse à recommander la vaccination au moins 3 mois, et de préférence 6 mois après les premiers symptômes de Covid-19. Cette dose vaccinale unique est aussi recommandée chez les personnes qui ont contracté la maladie il y a plus de 6 mois.
L’exception des immunodéprimés
De plus, selon les observations de la HAS et de la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), qui ont travaillé ensemble à l’élaboration de cette recommandation, la réponse après l’injection d’une dose vaccinale chez des personnes ayant des antécédents de Covid-19 est équivalente à la réponse des patients naïfs après deux doses vaccinales. D’où la préconisation d’une dose vaccinale unique pour les personnes ayant déjà eu l’infection. Dater précisément le début de l’infection peut parfois être compliqué, notamment pour les personnes qui ont contracté la maladie alors que les tests se faisaient encore rares. La HAS recommande de la dater dès les premiers symptômes évocateurs, même sans confirmation par un test antigénique ou sérologique. Si une sérologie a été réalisée, elle préconise de dater l’infection à la date du test réalisé, mais s’oppose à la réalisation d’une sérologie prévaccinale. Une telle recommandation pourrait compliquer et/ou retarder l’accès à la vaccination alors que le fait de recevoir deux doses vaccinales n’est pas délétère pour les personnes guéries du Covid-19.
La CTV indique néanmoins que cette recommandation d’une seule dose vaccinale ne vaut que chez les sujets immunocompétents. Les personnes ayant une immunodépression avérée ou sous traitement immunosuppresseur (personnes greffées par exemple) risquent d’avoir une réponse immune de moins bonne qualité et doivent donc recevoir deux doses vaccinales. Dans le cas particulier de personnes infectées par le SARS-CoV-2 après une première dose vaccinale mais avant la deuxième, elles devront recevoir la deuxième injection entre trois et six mois après les premiers symptômes de l’infection. Par ailleurs, le fait d’avoir des symptômes persistants après Covid « n’est pas un obstacle à la vaccination mais cela demande une décision au cas par cas avec le médecin », précise Élisabeth Bouvet. Dominique Le Guludec rappelle par ailleurs que toute personne présentant une situation particulière doit consulter un médecin avant la vaccination, « y compris avec le vaccin AstraZeneca ».
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