L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) n'a pas pu lever les incertitudes sur l'innocuité du dioxyde de titane, malgré l'analyse de 25 nouvelles études.
Dans le collimateur de plusieurs ONG, le dioxyde de titane (E171) disparaîtra-t-il définitivement de l'alimentation ? Alors qu'elle devait rendre son avis le 15 avril, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) indique « ne pas disposer d'éléments nouveaux permettant de lever les incertitudes sur l'innocuité de l'additif E171 ». En effet, l'analyse de 25 nouvelles études sur le sujet, toutes parues depuis le dernier avis rendu par l'ANSES en 2017, n'a pas permis de « confirmer ou d'infirmer le potentiel cancérogène » de ce colorant et opacifiant alimentaire, également utilisé dans les médicaments et dentifrices.
Dans le cadre de la loi alimentation, le ministère de l'Économie espérait pourtant pouvoir s'appuyer sur les conclusions de l'ANSES pour prendre une décision définitive.
Rappelons qu'en 2017, l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) estimait que l'exposition au E171 et aux nanoparticules qu'il contient favorisait la croissance de lésions précancéreuses chez le rat, sans que ces résultats ne permettent de déterminer les effets sur l'homme. De son côté, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) concluait, dans une évaluation en 2016, que le dioxyde de titane « n'était pas de nature à entraîner un risque sanitaire ». Dans ce contexte, Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, était prêt à suspendre le dioxyde de titane même « en cas de risque très léger ». Mais l'avis rendu par l'ANSES, ce 15 avril, n'apporte que très peu d'éléments supplémentaires à Bercy.
Sans attendre une éventuelle suspension, de nombreux industriels (Malabar, Carambar, William Saurin) et des acteurs de la grande distribution (Carrefour, Leclerc, Super U, Picard) ont préventivement banni l'additif controversé de leurs produits ou de leurs rayons. De son côté l'ANSES conseille malgré tout de « limiter l'exposition des travailleurs, des consommateurs et de l'environnement » aux nanomatériaux, en attendant « une meilleure caractérisation du danger et des risques de l'E171 ». L'agence travaille d'ores et déjà sur une autre expertise, pour mesurer plus précisément le rôle des nanomatériaux dans l'alimentation.
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