Le ministre de la Santé, François Braun, a annoncé ce week-end la création dès 2023 d'une année d’études supplémentaire pour les internes en médecine générale. Cette idée déjà évoquée il y a cinq ans avait de nouveau été émise en début d’année par Emmanuel Macron, président de la République.
Cette mesure qui figure au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023, présentée ce matin en Conseil des ministres, portera la durée de la formation d’un généraliste à dix ans au lieu de neuf. Elle sera appliquée dès le mois de juin pour la promotion qui passera le concours et débutera l’internat cinq mois plus tard. Ce dispositif, qui prévoit que les internes exercent sous la supervision d’un médecin libéral formé, a pour principal objectif de renforcer la présence médicale dans les territoires en proie à la désertification.
Ce moyen de lutter contre les déserts médicaux est très controversé par les internes et, de manière plus générale, par le corps médical. Ses détracteurs doutent en effet de la capacité d’un tel système à inciter les jeunes à s’installer dans les zones sous-denses et, par conséquent, à assurer la continuité des soins. L’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANMEF) a immédiatement dénoncé la méthode - une telle réforme n’a pas sa place dans un PLFSS - ainsi que le dessein du gouvernement. « Doit-on exiger une quatrième année car la médecine générale est la seule spécialité médicale à n’avoir que 3 ans d’internat ? Et comment résoudre le manque criant de maîtres de stage universitaires ? Et surtout, comment compenser les départs à la retraite avec la rétention d’environ 3 500 médecins pendant une année supplémentaire ? », interrogent les étudiants, s’inquiétant pour l’attractivité d’une spécialité qui commence tout juste à remonter.
L'ISNAR-IMG (Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale) est elle aussi catégorique : « Nous nous opposons fermement à l'obligation de réaliser cette quatrième année en zone sous-dense. Il s'agit ni plus ni moins d'un déguisement pour une année d'exploitation supplémentaire des internes. » En revanche, ces mêmes étudiants se félicitent de la proposition du ministre de la Santé de rémunérer les docteurs juniors exerçant en ambulatoire, en fonction des actes qu’ils réalisent.
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