Pharmaciens, médecins généralistes, spécialistes, internes, infirmiers, aides-soignants, sages-femmes, masseurs-kinésithérapeutes, orthophonistes, dentistes… L'état de santé de tous ces professionnels de santé a été étudié à la loupe dans le dernier baromètre « Carnet de santé des Français et des personnels de santé et hospitaliers »* réalisé par Odoxa pour la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH) et menée en collaboration avec le Pr Didier Truchot, de l’université de Bourgogne-Franche-Comté. Cette enquête montre notamment que 35 % des professions de santé (34 % des pharmaciens) ont été affectées par une maladie - en dehors de maladies chroniques et des affections de longue durée - au cours de ces deux derniers mois. Les infirmiers (42 %) et les aides-soignants (49 %) ont été les plus touchés.
Comportements à risque…
D'après l'étude, les professionnels de santé sont, de « mauvais élèves » en termes de prévention. Deux soignants sur 5 n’ont pas de médecin référent : c'est notamment le cas pour 15 % des pharmaciens. La situation est pire pour les médecins : 55 % des généralistes et 61 % des spécialistes n’ont pas de médecin référent. En outre, plus de la moitié des professionnels de santé - et près d'un tiers des pharmaciens - ne se font jamais vacciner contre la grippe. Pire, 60 % des infirmiers et des aides-soignants, en contact quotidien avec les patients, ne se font pas vacciner contre la grippe. Un grand nombre de professionnels de santé ont, par ailleurs, des comportements à risque : 6 % des pharmaciens et 10 % des médecins consomment de l'alcool tous les jours ; 11 % des pharmaciens et 9 % de médecins fument tous les jours. Parmi les professionnels de santé, les aides-soignants (22 %) et les infirmiers (20 %) sont les plus gros consommateurs de tabac au quotidien. Concernant l'activité physique, la situation n'est pas meilleure : 44 % des pharmaciens affirment ne pas en pratiquer, contre plus d’un tiers des professionnels de santé (35 %). Encore une fois, ce sont les infirmiers et les aides-soignants qui sont les plus mauvais élèves puisque 45 % et 56 % d'entre eux n’ont aucune activité physique régulière.
… et stress au travail
Le surmenage et le burn-out guettent les professionnels de santé : en moyenne, près de 60 % des soignants travaillent le week-end : 72 % des pharmaciens sont dans ce cas (contre plus de 90 % des internes et des aides-soignants). Plus d’un tiers des professionnels de santé (dont 36 % des pharmaciens) sont insatisfaits de leur travail. Cette insatisfaction concerne majoritairement les infirmiers (54 %) et les aides-soignants (59 %). Les troubles du sommeil quotidiens, touchent près d’un quart des professionnels de santé (23 %) : les pharmaciens sont un peu plus concernés que la moyenne (27 %) par ce problème. D'après une analyse statistique effectuée par le Pr Didier Truchot, le 1er facteur de stress pour les professionnels de santé est le travail « empêché », c'est-à-dire, l'incapacité à pouvoir exercer correctement son travail : injonctions contradictoires, manque de coordination entre les collègues… Le 2e facteur de stress est lié aux incivilités des patients. La charge de travail représente, par ailleurs, un 3e facteur de stress. Parmi les 11 professionnels de santé étudiés, les infirmiers et les aides-soignants sont les plus lourdement affectés. Concernant les incivilités des patients et la charge de travail, les aides-soignants sont suivis de près par les infirmiers, les internes et les pharmaciens.
* Le baromètre Carnet de santé a été réalisé auprès d’un échantillon de 1 005 Français interrogés par Internet les 15 et 16 novembre 2018 et d’un échantillon de 6 078 professionnels de santé, dont 399 pharmaciens, interrogés par Internet du 27 septembre au 30 octobre 2018.
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