C'est désormais une réalité dans plusieurs régions françaises, en quelques clics, les pharmaciens d'officine peuvent déjà ouvrir un dossier médical partagé. Pour l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), ce geste est symbolique puisqu'il ancre les pharmaciens dans l’équipe de soins primaires et permet d'améliorer l’accompagnement du patient. Mais surtout, se félicite le syndicat, cette nouvelle fonction entérine la reconnaissance du pharmacien en tant que professionnel de santé.
En effet, comme le prévoit l’avenant 11 de la convention pharmaceutique, signé en juillet 2017, les pharmaciens sont habilités à ouvrir un dossier médical partagé, acte pour lequel ils sont rémunérés un euro, mais ils auront également un accès complet aux informations contenues. Pour peu toutefois que leur logiciel métier le leur permette. Selon l’USPO, le syndicat signataire de l’avenant 11, cette procédure est déjà possible sur les logiciels LGPI, et elle devrait l’être prochainement sur SmartRX. « Nous ne disposons pas d’éléments sur les intentions des autres éditeurs de logiciels », précise toutefois Gilles Bonnefond, président de l’USPO, qui recommande aux titulaires d’interroger leur éditeur pour connaître le délai de mis en œuvre.
Un accès complet aux données patient
Le syndicat précise qu’il a sollicité la CNAM et les éditeurs afin que soient formalisées au cours d'une réunion avant l'été, les procédures d’utilisation de la carte CPE et d’enrichissement du DMP à partir de chaque poste de travail de l'officine. Le syndicat souhaite en effet que le dispositif soit bien encadré afin d'éviter des dysfonctionnements et des surcoûts. Dans un deuxième temps, il est également prévu que cette fonctionnalité permette aux pharmaciens de consulter, comme tout autre professionnel de santé, l’ensemble des informations contenues dans le DMP : examens médicaux, radiologiques, biologiques, interventions chirurgicales, protocoles de soins ALD…
Dans la même logique, les pharmaciens pourront alimenter au fil de l’eau, le DMP, en informations relevant du médicament, notamment de l’automédication. Une interopérabilité entre le DP et le DMP est par ailleurs prévue. Comme le décrit Gilles Bonnefond, le DMP est une bibliothèque sur la vie du patient appelée à être enrichie en temps réel, tout d’abord par l’assurance-maladie, puis progressivement d’ici à la fin de l’année par les hôpitaux, puis les médecins.
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