INFORMER ! Une nécessité pour éviter toutes les incompréhensions et éventuelles frictions qui pourraient en découler. Une obligation d’autant plus forte que « l’évolution de notre système de santé crée de réelles crispations chez chacun des acteurs », explique Jean-Luc Audhoui, chargé de la communication de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Une vision partagée par Michel Chassang, président de la CSMF, pour qui « à l’instar du droit de substitution ou de l’entretien pharmaceutique, de plus en plus de sujets, s’ils sont mal exposés, sont propices à diviser les médecins et les pharmaciens ; alors même que la coopération entre les deux professions n’a jamais été aussi nécessaire et d’actualité ».
Une information indispensable.
Pour le sujet spécifique du « non substituable », médecins et pharmaciens s’accordent à dire que ce n’est plus un réel problème. Mais la mise en application du tiers payant contre générique reste compliquée du point de vue des médecins. Ils constatent des problèmes d’inobservance, subissent les plaintes de patients pour effets secondaires (réels ou pas), les changements de noms ou de formats qui perturbent en particulier les personnes. Pour François Wilthien, premier vice-président de MG France, « un gros effort de communication est à faire auprès des patients, qui semblent se penser soignés à “bas prix?? sous prétexte d’une économie de santé en déficit ».
Dans cette perspective, Gilles Bonnefond, président de l’Union syndicale des pharmaciens d’officine (USPO), considère comme « indispensable d’informer les professionnels et les patients sur la qualité des médicaments génériques qui ont été régulièrement critiqués ». Un exemple qui illustre parfaitement les difficultés auxquelles sont confrontés les professionnels de santé dès lors qu’une mauvaise information, voire qu’aucune information, ne circule.
Un langage commun à développer.
Monique Guérin, médecin généraliste installée à Paris, en est convaincue : « il est indispensable d’être correctement informé pour optimiser la prise en charge du patient ». Sans échanges clairs, la coordination des soins entre médecins et pharmaciens risque de rester un vœu pieux, alors même qu’elle se révèle indispensable pour éviter certains problèmes, tels que « la iatrogénie chez la personne âgée ».
« Une coopération qui existe déjà, tient toutefois à préciser Pierre Levy, secrétaire général de la Confédération des syndicats des médecins de France (CSMF), mais qui nécessite d’être “formalisée?? ».
« Dès lors que les professionnels de santé sont en contact direct les uns avec les autres, il n’existe plus de difficultés », confirme Pierre Berthelier, pharmacien. C’est une condition sine qua non à tout travail en synergie !
D’où l’idée de multiplier les formations communes. « Une meilleure connaissance de la pratique de chacun permettrait en effet de pouvoir faire appel aux bonnes compétences au moment opportun », précise Olivier Lebris, pharmacien. De ces échanges fréquents et réguliers pourraient ainsi naître une réelle culture de contact et un langage commun. Et Pierre Levy, de confirmer : « la méconnaissance des métiers de chacun est même contreproductive car elle va à l’encontre d’une bonne prise en charge des patients ».
Pour François Wilthien, le binôme médecin-pharmacien doit évoluer. Une évolution indispensable, à l’heure où la prise en charge de patients souffrant de pathologies chroniques est devenue un enjeu national. Une évolution qui pose toutefois problème pour des « professionnels débordés et contraints par un contexte économique difficile ».
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