Première année d’études de santé

Le pari réussi d’une rentrée inédite

Publié le 06/01/2011
Article réservé aux abonnés
Reportée à la rentrée 2010, la première année commune aux études de santé est effective depuis l’automne dernier. Si quelques inévitables couacs sont apparus, cette toute première rentrée s’est, dans l’ensemble, passée pour le mieux. La réforme doit maintenant tenir son objectif prioritaire : limiter l’échec et l’impact d’une sélection qui reste drastique.
Plus de 50 000 étudiants ont essuyé les plâtres de la réforme

Plus de 50 000 étudiants ont essuyé les plâtres de la réforme
Crédit photo : S Toubon

ON L’ATTENDAIT pour 2009, la première année d’études de santé (PAES) est arrivée en 2010. Depuis la dernière rentrée universitaire, à l’automne, les futurs pharmaciens, médecins, dentistes et sages-femmes font amphi commun. Au total, près de 50 000 étudiants ont ainsi essuyé les plâtres de cette réforme initiée en 2008 par le ministère de l’Enseignement supérieur. Son objectif prioritaire est de limiter le terrible gâchis humain à l’entrée des filières de santé, en prévoyant des passerelles de réorientation. Voilà de quoi satisfaire les étudiants. Mais la réforme a aussi suscité la fronde des futurs pharmaciens, voyant le contenu des programmes remanié et sacrifié au profit de la formation médicale. « Les études de pharmacie se font en six ans, et nous avons toute latitude pour compléter la formation du futur pharmacien dans les cinq années qui suivent l’année de sélection », rassure Dominique Porquet, président de la conférence des doyens, dans « Le Quotidien ». Pour les doyens des facultés, une course contre la montre s’est engagée sur un autre point crucial : les équipements. La dispensation de cours magistraux par visioconférence, en simultané dans des amphis distincts, a nécessité d’importants investissements. Au final, en dehors de quelques couacs techniques, la rentrée s’est passée pour le mieux. Soulagement, l’engorgement attendu n’a pas eu lieu. Les effectifs ont même reculé de près de 5 %, du fait de la démographie, mais aussi de reports d’inscription.

Privilégier pharmacie.

C’est désormais la fin du premier semestre. Dans les semaines qui viennent, les étudiants passent leurs partiels, qui portent sur un tronc commun de formation. Le second semestre comprend quant à lui des enseignements plus spécifiques, qui se recoupent souvent entre filières. Une fois connus les résultats du premier semestre, les étudiants pourront choisir de s’engager dans une à quatre filières au maximum. Dans les universités, on s’attend à ce que la majorité des candidats s’inscrivent aux quatre concours, pour augmenter leurs chances. A contrario, Maxime Beltier, président de l’ANEPF* jusqu’en octobre dernier, leur recommande de ne choisir qu’une filière, ou deux à la limite, afin de s’y consacrer pleinement. Et l’Ordre des pharmaciens milite ardemment pour que la voie choisie soit pharmaceutique. À l’automne, l’institution a lancé une campagne de communication en ce sens auprès des inscrits, s’appuyant sur des affiches, documents, bannières web et un film plus récemment diffusé sur Internet.

Désormais, des ajustements vont intervenir dans les mois et les années à venir. Prévue par la loi, la possible réorientation des étudiants au terme du premier semestre doit être effective pour la rentrée 2012-2013. Et la réforme devrait se poursuivre par la mise en place du système LMD (Licence master doctorat), en vigueur au plan européen, dès la prochaine rentrée universitaire. Étudiants et doyens y sont fortement attachés.

*Association nationale des étudiants en pharmacie de France.
› M.V.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2800