Études de pharmacie

Le pari réussi des pharmacies expérimentales

Publié le 09/12/2010
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Installées au cœur des facultés, les pharmacies pédagogiques (ou expérimentales) ressemblent à s’y méprendre à une vraie officine. À l’usage des étudiants, elles permettent une mise en application des connaissances théoriques, sous le contrôle d’enseignants. Depuis peu, le concept intègre le dossier pharmaceutique.

EN PRÉS de dix ans, elles sont devenues incontournables au sein des facultés. Les pharmacies expérimentales, rebaptisées « pharmacies pédagogiques », sont implantées dans 18 des 24 facultés françaises. Cinq projets sont encore en développement. Si les universités ont vite compris la nécessité d’un tel équipement, toutes ne s’y sont pas engagées avec le même entrain. L’époque est aussi aux investissements dans l’outil numérique, à l’aube de la mutualisation des études de pharmacie et de médecine. Des partenariats se sont donc noués avec les prestataires de l’officine. Ces espaces de professionnalisation des étudiants se sont déployés à l’instigation de l’APEX (Association pour la promotion des pharmacies expérimentales). Ses membres sont des enseignants qui animent le lieu avec l’assistance d’un officinal vacataire (voir « Le Quotidien » du 19 janvier 2009). « Cela représente plus de 1 100 heures d’enseignement par an dans les facultés équipées, de la seconde à la sixième année de pharmacie », estime Brigitte Venat, présidente de l’APEX.

Retour de données.

L’outil pédagogique intervient en effet tout au long du cursus officinal. Dès le début de la seconde année, en complément du stage d’initiation. Pour leur part, les stages d’application de 3e et 4e années s’accompagnent, par exemple, d’ateliers de diabétologie. À la fac, on manipule lecteurs de glycémie et stylos à insuline, tandis que, à l’officine, l’étudiant se familiarise avec le suivi du patient. « En retour, les données, comme certaines ordonnances, sont collectées et alimentent nos enseignements à la faculté », indique la présidente de l’APEX. En outre, l’étudiant est formé à l’informatique officinale et à l’utilisation du dossier pharmaceutique (DP), puisqu’il existe un serveur dédié aux officines pédagogique (voir notre enquête ci-dessous). Les étudiants peuvent également aborder le merchandising, devenu une réalité du métier officinal. Ils travaillent ainsi sur l’aménagement de la vitrine ou du libre accès. Des experts interviennent. C’est le cas de psychologues, pour évoquer la communication au comptoir. Enfin, chaque année, l’APEX organise deux concours nationaux, l’un portant sur la création de posters pour vitrine, l’autre sur la dispensation d’ordonnances. Les participants y sont filmés au comptoir de la pharmacie expérimentale.

D’après une conférence organisée lors du 6e Forum des pharmaciens à Bordeaux.
› M.V.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2796