Dans une lettre adressée aux pharmaciens, le ministère de la Santé a acté la signature de la nouvelle convention pharmaceutique et annoncé la finalisation de la réforme du troisième cycle des études pharmaceutiques, avec notamment la création de deux diplômes d'études spécialisées courts (DES) en officine et en industrie.
C'est une annonce que l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) attendait depuis longtemps. Depuis plus de 5 ans pour être précis. La réforme du troisième cycle va enfin démarrer (sous l'égide de la direction générale de l'offre de soins), comme l'a officiellement confirmé le ministère de la Santé dans un courrier daté du 9 mars. À la rentrée 2023, deux diplômes d'études spécialisées courts (pour l'officine et l'industrie) et un diplôme d'études spécialisées long (pour la pharmacie hospitalière) doivent être créés. Les modalités précises de cette 6e année d'études nouvelle version sont encore en cours de finalisation.
Parmi les objectifs : offrir une formation plus adaptée à l'activité des officines d'aujourd'hui, notamment en ce qui concerne les nouvelles missions. Pour cela, le temps passé en stage sera plus important (entre 6 et 12 mois), l'enseignement devra être plus pratique et des aides financières seront mises en place, en particulier pour les étudiants en alternance dans des officines éloignées de leurs universités. Un dernier point sur lequel Olivier Véran s'est également exprimé : « Je souhaite que l'évolution du statut de l'étudiant en 6e année d'officine permette d'améliorer les revenus de nos étudiants, en complétant la part déjà versée par les titulaires d'officine », a écrit le ministre dans le courrier envoyé la semaine dernière. Si rien n'est encore officiellement acté, l'État pourrait compléter la rémunération accordée par l'employeur pour un stage (soit 550 euros par mois) pour qu'elle atteigne le niveau de l'indemnité accordée aux étudiants en première année d'internat (soit 1 200 euros en tout). Une option qui n'est encore qu'une hypothèse à ce jour.
Satisfaite de voir la situation se décanter après tant d'années d'attente, l'ANEPF se montre toutefois prudente et a déjà fixé les conditions qui devront être nécessairement réunies pour garantir la réussite de cette réforme. L’association étudiante souhaite tout d'abord « une définition précise de la revalorisation du statut de l’étudiant en 6e année du parcours officine ». L'ANEPF plaide en particulier pour que les étudiants qui seront concernés soient rattachés « au statut d’agent public ».
Deuxième point sur lequel l'ANEPF sera particulièrement attentive : le contenu de la formation, « dont l'état actuel ne permettra pas à la profession d'assumer pleinement cette réforme », selon elle. L'association étudiante espère également que l'élection présidentielle ne rebattra pas les cartes. En 2017, la réforme du 3e cycle, déjà annoncée sous le quinquennat de François Hollande, avait finalement été repoussée au moment de l'élection d'Emmanuel Macron. Elle n'aura donc finalement resurgi que 5 ans plus tard. Un scénario que l'ANEPF ne veut surtout pas revivre.
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