En 2022, un pharmacien titulaire a touché en moyenne 64 000 euros, soit 3 % de plus que l’année précédente, tandis qu’un médecin généraliste a perçu 90 000 euros. Mais attention, souligne Fiducial dans son étude sur la rémunération des officinaux, ce bon score est à prendre avec circonspection par la profession car il est la conséquence d’un exercice encore « boosté » par les effets Covid.
Selon les données publiées par l’Observatoire Fiducial des pharmaciens pour l’année 2022, la rémunération moyenne annuelle d’un pharmacien dirigeant atteint 64 083 euros. Durant cette même année, le revenu avant impôt d’un médecin généraliste s’est infléchi de 7 %, à 90 041 euros, comme le relève le « Quotidien du médecin » à l’étude des statistiques de l’Union nationale des associations de gestion agréées (Unasa). Une douche froide, note « Le Quotidien du médecin », car en 2021, la profession avait bénéficié d’une embellie (+ 9 %).
Alors que les médecins libéraux, en médecine générale ou en autres spécialités, ont perdu du pouvoir d’achat, les officinaux ont pu résister un tant soit peu aux effets de l’inflation en augmentant leur rémunération de 3 % en 2022 par rapport à l’année précédente et de 13,67 % comparé à 2021. Des écarts s’observent toutefois en 2022, selon les typologies d’officine. Comme le soulignent les experts-comptables de Fiducial, la rémunération du titulaire d’une officine de quartier est représentative de la moyenne de la profession. Dans les centres-villes, en revanche, le dirigeant, sans doute soumis à des charges de loyers plus élevées et à des surfaces de vente plus réduites, ne perçoit que 57 894 euros. Pourtant, qu’ils exercent en rural ou en centre commercial, les titulaires gagnent quasiment la même somme, soit 66 320 euros dans le premier cas et 66 827 euros dans le second.
Les analystes de Fiducial appellent cependant à la prudence à la lecture de ces chiffres. Ils doivent être appréhendés avec le recul nécessaire dans le contexte particulier de la gestion de la crise sanitaire. Car, « s’il faut donc se réjouir que les officinaux, aient en grande majorité et quelle que soit la typologie de leur pharmacie, pu mieux se rémunérer et aussi mettre de la trésorerie de côté, il est probable qu’ils en auront besoin pour amortir le choc d’un atterrissage 2023 qui pourrait être plus que mouvementé ! », prédisent-ils. De fait, les titulaires d’officine continueront de subir, comme en 2022, les dérives des coûts d’exploitation, sans toutefois bénéficier des activités liées au Covid. En 2022, les médecins ont déjà fait l’expérience de ce phénomène. L’inflation sur un certain nombre de postes de charges externes ainsi que la hausse des taxes et impôts n’avaient pu être compensées par l’effet volume.
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