Devant le retard pris par la généralisation du dossier médical partagé (DMP), l'assurance-maladie revoit ses objectifs à la baisse de près d'un tiers pour 2020.
Relancé fin 2018, après 15 années d'échecs en série, le DMP devait connaître un déploiement massif, avec une cible fixée à 40 millions de dossiers ouverts en cinq ans. Mais le compte n'y est pas. Fin 2019, la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM) en dénombrait 8,5 millions, au lieu des 10 millions prévus. Elle considère néanmoins avoir « été au rendez-vous », avec un objectif « rempli à 85 % ». Mais le Covid a donné « un coup de frein » au projet, reconnaît la CNAM. Une « révision de l'objectif » a été décidée pour 2020, avec un cumul de 14 millions de DMP attendus en fin d'année, au lieu de 20 millions, d'après un « point d'avancement », présenté le 27 mai par sa commission des systèmes d'information et de la transition numérique, et dont l'AFP a eu connaissance. Un retard censé être rattrapé à terme grâce à la création automatique de DMP, inscrite dans la loi Buzyn de juillet 2019. Prévue à partir de juillet 2021, cette mesure pourrait être reportée à janvier 2022, dans le cadre du projet de loi sur l'action publique en cours d'examen au Parlement. Du côté de l'Assurance-maladie, on affirme que « l'effort se concentre désormais sur le développement de l'alimentation du DMP et de son usage ». Selon le document issu de ses services, un nouvel objectif a été ajouté : atteindre 30 % de dossiers alimentés par les établissements (hôpitaux, EHPAD...) et les soignants libéraux (pharmaciens, médecins, infirmiers...), contre 14 % fin 2019.
Avec l'AFP
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